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Pays-Bas : référendum contre l’Union européenne
Mercredi 6 avril a eu lieu aux Pays-Bas un référendum portant sur l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine. La participation n’a été que d’un peu plus de 30 %, mais le « non » l’a emporté, avec 61 % des suffrages exprimés.
L’accord prévoit notamment la création d’une zone de libre-échange entre l’Union européenne et l’Ukraine. Après avoir été signé à Bruxelles, il doit être ratifié par les Parlements de tous les pays européens. Aux Pays-Bas, un blog marqué à l’extrême droite a réussi à obtenir l’organisation d’un référendum consultatif en rassemblant près de 450 000 signatures sur une pétition.
L’initiative a été soutenue par une coalition hétéroclite allant du PVV, le principal parti d’extrême droite néerlandais, à des partis de gauche se définissant comme antiaustéritaires. Mais, durant la campagne, c’est l’extrême droite qui a donné le ton, agitant la peur du développement de l’immigration en provenance d’Ukraine et saisissant cette occasion pour dénoncer l’Union européenne dans son ensemble comme responsable de la crise.
Le gouvernement néerlandais ayant fait campagne pour le « oui », le référendum a aussi été l’occasion pour les électeurs d’affirmer leur rejet de sa politique. Car la coalition de travaillistes et de libéraux qui dirige le pays depuis plusieurs années a multiplié les mesures antiouvrières : recul de l’âge de la retraite, baisse des allocations chômage, gel des salaires des fonctionnaires… Le résultat du référendum est à la mesure de son impopularité.
Quelle que soit la diversité politique de ceux qui ont appelé à voter non, et même si ce référendum n’aura peut-être aucune conséquence pratique, ce sont les courants les plus nationalistes qui en sortent renforcés. Geert Wilders, dirigeant du PVV, en apparaît comme le principal vainqueur. Et, ailleurs en Europe, toute l’extrême droite a salué ce résultat.
Cela n’annonce rien de bon pour les classes populaires. En rejetant la responsabilité de l’aggravation du sort de la population sur l’Union européenne, les partis d’extrême droite contribuent à en masquer les vrais responsables, les capitalistes. Si tous les gouvernements européens font reculer les conditions de vie des travailleurs, ce n’est pas pour obéir à Bruxelles mais parce qu’ils sont fondamentalement au service du patronat. Et, dans l’Union européenne ou en dehors de celle-ci, c’est à lui que les travailleurs auront à s’affronter pour défendre leurs conditions de vie. Tous ceux qui masquent cette réalité contribuent à affaiblir la conscience des travailleurs, donc leur force collective.