Air France : le président part, le plan de vol reste13/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2489.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France : le président part, le plan de vol reste

L’annonce du départ du président d’Air France-KLM, de Juniac, en août prochain, ne le fera sans doute pas regretter par la plupart des salariés de la compagnie.

Arrivé aux commandes en 2011, de Juniac s’est rendu célèbre par deux plans, Transform 2015 puis Perform 2020, qui signifient des milliers de suppressions d’emplois, des suppressions de RTT, plus de flexibilité, le maintien du gel des salaires, etc. Dernièrement, c’est sa décision de procéder à des nombreux départs contraints, en fait des licenciements secs, qui avait provoqué ce que l’on a appelé l’affaire de la chemise et, dans la foulée, un déchaînement politique et médiatique contre les travailleurs qui se défendaient, entraînant le licenciement de plusieurs d’entre eux et de nombreuses sanctions. Et, après l’annonce de son départ, il s’est répandu dans la presse en interviews, se vantant en substance d’avoir atteint les objectifs qu’on lui avait fixés : faire le ménage au détriment des travailleurs d’Air France.

Il ne faut donc pas s’étonner que le futur départ de De Juniac ait provoqué une baisse de l’action Air France à la Bourse : c’est un homme du patronat comme le monde des affaires les aime. Cependant, ses méthodes musclées, son bras de fer avec les pilotes dont la compagnie n’arrive pas à sortir victorieuse, les réactions que cela a provoquées – grèves, perturbations du transport aérien, envahissement des locaux de la direction –, tout cela a-t-il fini par entacher un peu l’image de ce patron, aux yeux de ses pairs et des gouvernants ? En tout cas, certains au sommet préféraient sans doute voir des personnalités un peu moins marquées dans le poste de pilotage de la compagnie.

L’actuel PDG d’Air France sans KLM, Frédéric Gagey, serait bien placé pour la succession. Mais, si le nom et le visage du futur président du groupe Air France-KLM vont changer, la politique suivie, elle, restera la même. En tout cas, c’est ce que Gagey a tenu à réaffirmer dans la presse, en redisant qu’il s’agissait toujours d’obliger les pilotes à travailler plus pour gagner moins, et d’obtenir de tout le personnel, des ouvriers aux hôtesses et aux bagagistes, des efforts de compétitivité. Au moins, les choses sont claires, et les salariés d’Air France sont prévenus : quel que soit le futur patron, ils auront à l’affronter.

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