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- Lutte ouvrière n°2485
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Dans les entreprises
Renault Douai : 60 à l’heure, danger !
Les voitures à 40 000 euros et plus se vendent bien. Alors, début mars, Renault a voulu que l’usine de Douai produise 60 véhicules/heure et non plus 47, mais quasiment sans embauche supplémentaire et sans aménagement réel des postes de travail. Résultat, des accidents se produisent.
Combien au juste ? Il est difficile de le savoir. Chacun en voit bien dans son secteur, en particulier sur la chaîne de montage, mais aucune communication n’est faite au niveau de l’usine. Le directeur dit que pour atteindre les 60 à l’heure, il faut régler les petits détails, avec des efforts supplémentaires pour améliorer la productivité, et que « le travail à Renault n’est pas pire qu’à McDonald ».
Mais voilà, en une semaine, on a enregistré la crise cardiaque d’un intérimaire de 50 ans en fin de poste, heureusement sauvé par les pompiers et leur défibrillateur, et de nombreux malaises sur chaîne. L’engin à fourches d’un cariste intérimaire s’est renversé, car il faudrait toujours aller plus vite. Aux Presses, un travailleur a eu les mains coincées dans un tapis roulant. La liste est sûrement plus longue.
Mais il n’y a pas que Renault qui tait les faits. Bien des responsables syndicaux ne communiquent pas plus sur le sujet car, au fond, ils se réjouissent « qu’il y ait du travail » et reprennent les slogans du patron sur l’amélioration de la compétitivité.
Où cela mènera-t-il ? Les chiffres du bilan social de 2015 en donnent une idée : en 2015, il y avait 3 200 embauchés Renault dans l’usine et ils ont eu 30 accidents déclarés, accidents de trajets compris. Il y avait 820 intérimaires, qui ont eu 277 accidents, et il y en a maintenant plus de 1 200. Certains sont formés en deux jours, et beaucoup ne le sont pas du tout.
Pour Renault, le profit des actionnaires passe avant la sécurité des travailleurs.