Harmony of the seas : paquebot géant sur océan de profits16/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2485.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Harmony of the seas : paquebot géant sur océan de profits

Cocorico ! La France, ou plutôt les chantiers navals STX de Saint-Nazaire, détenus en majorité par des capitaux coréens, viennent de battre un record mondial : celui de la construction du plus gros paquebot de croisière.

Ce navire, le Harmony of the seas (l’Harmonie des mers) pourra accueillir plus de 5 000 passagers, auxquels s’ajouteront 2 000 hommes d’équipage. Cette véritable cité flottante de 360 mètres de long, avec des services multiples à bord, est une opportunité pour le riche armateur américain à l’origine de cette commande, qui considère qu’il y a aujourd’hui une demande – c’est-à-dire un marché – qui lui permettra un fructueux retour sur investissement.

Il est incontestable que cela permettra à des dizaines de milliers de gens, dans les pays les moins pauvres, de vivre une semaine ou plus dans un univers de rêve qu’ils n’osaient même pas imaginer. Et cela pour un prix, sinon modeste, du moins accessible.

Sauf qu’une telle « avancée » n’a pas que des retombées bénéfiques, y compris pour les populations censées en profiter. Quand, par exemple, plusieurs de ces navires de croisière font escale en même temps à Barcelone, à Venise ou dans d’autres villes touristiques, et déversent leurs milliers de passagers à la même heure, ce n’est une aubaine que pour quelques commerçants locaux spécialisés – qui cèdent souvent d’ailleurs la place à des chaînes internationales de commerces de luxe. Sans parler du fait qu’une telle présence massive de touristes perturbe la vie quotidienne des habitants, par exemple en provoquant artificiellement la hausse des prix des biens courants, mais aussi celle des logements.

Il y aurait certainement de meilleures façons que le recours à ces paquebots aux dimensions démesurées pour élargir les possibilités de découvrir d’autres pays, de connaître d’autres peuples. À condition évidemment que ce ne soit pas les lois du marché qui les régissent.

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