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Dans le monde
Pétrole : les populations payent la folie des marchés
La baisse du prix du pétrole continue. Il se négocie maintenant autour de 30 dollars le baril, soit une baisse de plus de 70 % en un an et demi. Elle bénéficie aux pays importateurs, du moins à leurs industriels, mais enfonce les pays pauvres dans la crise.
L’Algérie, dont les hydrocarbures représentent 97 % des recettes d’exportation et 60 % des recettes budgétaires, a ainsi enregistré en 2015 un déficit de la balance commerciale de plus de 12 milliards de dollars, contre un excédent de 5 milliards fin 2014. À court terme, l’État algérien risque de ne plus pouvoir financer diverses subventions et les aides sociales qui permettent à une grande partie de la population de survivre. Pour 2016, le gouvernement a d’ores et déjà annoncé l’augmentation d’une série de taxes et, paradoxe, une hausse de 30 % du prix du litre d’essence. Celle-ci va se traduire par une augmentation du prix des transports, et donc de fortes hausses des tarifs des produits de consommation courante.
Les populations de pays comme la Guinée équatoriale, l’Angola, le Congo Brazzaville en Afrique, ou le Venezuela en Amérique latine, dont les produits pétroliers représentent plus de 85 % des recettes d’exportation, sont aussi menacées à court terme de voir leur situation, déjà misérable, se détériorer un peu plus.
La baisse du prix du pétrole, et ses conséquences catastrophiques pour les populations du monde, serait due à un déséquilibre des marchés, c’est-à-dire un excès de l’offre par rapport à la demande. C’est l’explication officielle mais les marchés ont bon dos. C’est d’abord la spéculation à la hausse sur les marchés financiers qui, jusqu’en 2014, a porté les prix à leur sommet.
Aujourd’hui, autant et plus que la faiblesse de la demande liée au marasme de l’économie mondiale, c’est à nouveau la spéculation, mais à la baisse des prix cette fois, qui explique en grande partie leur effondrement.
L’économie capitaliste est une économie folle, sans autre régulation que les lois erratiques des marchés, dont toutes les conséquences retombent sur les populations.