Calais : le gouvernement fait le lit de l’extrême droite10/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2480.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Calais : le gouvernement fait le lit de l’extrême droite

À Calais, depuis près de quinze ans, l’État envoie ses forces de police arrêter les migrants, les déloger des squats, détruire leurs abris. Il vient de faire raser une bande de terrain, le long de la rocade où est installé le bidonville à la périphérie de la ville. L’objectif avoué est de le démanteler, ce qui est inhumain et absurde : les migrants iront plus loin, dans des conditions pires encore.

Les États français et anglais sont directement responsables de la situation, en bloquant à Calais des réfugiés si près de leur but et toujours aussi déterminés à passer en Angleterre. Si les assauts à des camions se multiplient et sont de plus en plus risqués et violents, les gouvernements en sont responsables, tout comme ils sont responsables des conséquences subies par une partie de la population calaisienne qui, lasse de cette situation, devient moins tolérante.

Cette situation est utilisée par des groupes nostalgiques des nazis, à peine déguisés en « défenseurs de Calais ». À l’émission du Téléphone sonne du 2 février, Jean-François Corti, directeur de Médecins du monde en France, témoignait : « Il y a des espèces de milices qui s’organisent, qui font des ratonnades, qui débarquent dans le campement la nuit avec des cagoules, avec des capuches, avec des barres de fer, et qui vont se faire des migrants ; mes équipes ont soigné ces derniers jours de nombreux migrants qui ont été agressés, violentés ou dont la vie a été mise en danger. » Et il ajoutait : « Parce qu’il y a des individus qui, dans ce contexte-là, se sentent légitimement dans une position de pouvoir casser du migrant, de pouvoir mettre en difficulté les associations. Les attaques sur les réseaux sociaux de mes équipes sont régulières. »

Là aussi, les gouvernements sont directement responsables en ayant créé une situation que des groupes fascisants ne demandent qu’à exploiter.

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