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Dans les entreprises
Vallourec : les profits doivent servir à garantir emplois et salaires
Lundi 1er février, le groupe Vallourec a annoncé la fermeture du laminoir de Saint-Saulve, près de Valenciennes. Cela fait partie d’un plan où ce groupe mondial de fabrication de tubes pour l’industrie, en particulier pétrolière, annonce 2 200 suppressions d’emplois dans le monde, dont 850 en France.
Elles correspondent, entre autres, à la fermeture d’un autre laminoir à Deville, en Seine-Maritime, ainsi que celle de deux hauts-fourneaux au Brésil et d’une ligne de traitement thermique en Écosse.
Depuis avril 2015, un bien mal nommé plan de sauvegarde de l’emploi était en cours, prévoyant plus de 300 suppressions d’emplois dans la région de Valenciennes, sur les deux sites de Saint-Saulve et Aulnoye-Aymeries. Mi-janvier la direction laissait alors entendre qu’il serait aggravé. Vallourec prétexte un contexte difficile dû à la chute des cours du pétrole, avec des pertes en 2014 et en 2015, pour réduire la capacité de production de 50 %. Mais la direction s’épanche moins sur les 2 milliards de dividendes distribués aux actionnaires dans les douze années précédentes, quand les affaires marchaient bien, de quoi garantir le salaire de 6 000 salariés pendant dix ans !
Quant à l’État, il vient au secours… des actionnaires de Vallourec en annonçant une recapitalisation d’un milliard d’euros. La moitié sera apportée par l’État, principal actionnaire. La Bourse a d’ailleurs fait un bond de 13 % à cette annonce : pour les capitalistes, des emplois supprimés et de l’argent public à flots, c’est tout bénéfice !
Suite à l’annonce de la fermeture du laminoir de Saint-Saulve, des élus locaux de tous bords se sont indignés : Laurent Degallaix, député-maire UDI de Valenciennes, Anne-Lise Dufour, députée-maire PS de Denain, Cécile Gallez, maire Les Républicains de Saint-Saulve, et Alain Bocquet, député-maire PCF de Saint-Amand-les-Eaux. Tous, d’une façon ou d’une autre, affirment s’être fait balader par Vallourec, qui leur aurait caché des informations, et en appellent maintenant à des engagements de la part de l’État et du ministre de l’Économie Macron pour maintenir le site de Saint-Saulve et son aciérie. Mais ils ont contribué, eux, à balader les travailleurs en affirmant qu’en tant qu’élus ils pourraient se faire entendre de l’État et des patrons pour influencer leurs plans industriels. Pendant ce temps, les capitalistes continuent de faire leurs calculs en fonction de leurs profits et avec la peau des travailleurs.
Les travailleurs de Vallourec se sont mobilisés depuis des mois contre les suppressions d’emplois annoncées. Ils ont fait grève et ont manifesté à plusieurs reprises pour cela, seuls ou avec d’autres travailleurs de la région. Des ouvriers ont démarré une grève mardi 2 février, et ils ont raison, car les travailleurs ne pourront compter que sur leur mobilisation pour se défendre.