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Dans les entreprises
STMicroelectronics : non au plan de licenciements
Mercredi 27 janvier, STMicroelectronics, entreprise de plus de 6 000 travailleurs dans l’agglomération grenobloise (Grenoble et Crolles), a annoncé un plan de suppression de 1 400 emplois dans le monde.
Cette multinationale, fabricant de semi-conducteurs, vient en effet de décider de fermer un de ses secteurs d’activité, les composants électroniques pour décodeurs numériques, les appareils qui permettent de recevoir la télévision et Internet par câble, antenne ou satellite. Ce secteur employait jusqu’à présent 2 000 salariés.
Des 1 400 emplois supprimés, 670 seraient en Asie, 120 aux États-Unis, et en France un plan de départs dits volontaires de 430 salariés serait étalé sur trois ans jusqu’à 2018.
Le jour même de l’annonce, la direction a réuni à Grenoble, principal site concerné en France, plusieurs centaines de salariés. Elle a affirmé que 600 salariés de la division CPD, qui va fermer, seraient reclassés durant le premier trimestre 2016.
Après des explications alambiquées des raisons du manque de rentabilité de cette division, telles que « la grosse et grasse chenille ne s’est pas transformée en papillon », et une présentation des activités de la division qui devrait absorber la grande majorité des emplois, la parole a été donnée à la salle.
Des salariés ont dit leur manque de confiance dans la pérennité des emplois dans la nouvelle division, car les mêmes boniments avaient déjà été servis lors de restructurations précédentes pour les divisions téléphones mobiles et décodeurs numériques. D’autres ont dit leur crainte que les départs ne soient pas si volontaires qu’annoncé, car plus d’une centaine de salariés devront assurer la maintenance des produits de CPD pendant plus d’un an et n’auront plus l’opportunité de se recaser dans la nouvelle division. Un collègue a rappelé le cas de salariés que la direction avait désignés volontaires lors de précédents plans.
Toutes ces interventions ont été applaudies par la salle, et la défiance exprimée à l’encontre de la direction est bon signe pour la suite.
L’entreprise a perçu pour ses deux sites de Grenoble et Crolles des milliards d’euros d’aides de l’Europe, de l’État, de la région et des collectivités locales, versés avec la complicité des gouvernements et des pouvoirs publics de droite comme de gauche.
Les actionnaires se sont repus de dividendes et le gouvernement actuel est partie prenante des suppressions d’emplois, car il est aussi actionnaire et aurait pu s’y opposer s’il en avait eu la volonté. Les 1 400 suppressions d’emplois sont inacceptables.