Servier : 610 licenciements annoncés03/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2479.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Servier : 610 licenciements annoncés

Le laboratoire pharmaceutique Servier, du nom de son fondateur, a annoncé la suppression de 610 emplois de visiteurs médicaux sur 690 en France. Mardi 2 février, une journée de grève et une manifestation ont été organisées par les syndicats. C’est une première, dans ce laboratoire où le paternalisme du fondateur est très présent, même après la disparition récente de celui-ci. Ainsi, jusqu’en 2015, il n’y avait pas de syndicat dans l’entreprise.

En 2014, la direction avait annoncé un plan de réorganisation et demandé à des salariés de déménager pour garder leur emploi dans le groupe. Mais, un an et demi plus tard, c’est purement et simplement la porte. La direction tente bien sûr de justifier ces licenciements par des difficultés économiques : les ventes (hors les produits génériques) ont diminué de moitié en cinq ans et plus de 80 % de celles-ci proviennent de médicaments qui pourront être concurrencés par des génériques d’ici 2019. Mais c’est oublier que le laboratoire Servier est le second laboratoire français et le trentième mondial.

L’entreprise emploie 21 200 salariés, dont 5 000 en France. Pendant des années, elle a fait des bénéfices et n’est pas du tout au bord de la faillite. La direction annonce qu’elle vise un chiffre d’affaires de cinq milliards d’euros d’ici 2020 et elle entend devenir un acteur de référence dans le domaine de l’oncologie.

Servier est donc loin de frôler la faillite, comme il voudrait le faire croire. Il a engrangé des centaines de millions de bénéfices. Il a su largement les utiliser pour payer une armada d’avocats afin d’échapper à ses responsabilités dans le scandale du Mediator, où il a tout fait pour ne pas payer d’indemnités aux victimes. De l’argent, il y en a dans les caisses de Servier et il doit servir à maintenir tous les emplois.

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