OMS Synergie – Paris Habitat : les grévistes ont gagné03/02/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/02/les_grevistes_de_lOMS.JPG.420x236_q85_box-0%2C51%2C540%2C354_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

OMS Synergie – Paris Habitat : les grévistes ont gagné

Après plus de quatre mois de grève, les salariés d’OMS Synergie, qui entretiennent les immeubles HLM du bailleur social Paris Habitat, ont fêté le 30 janvier leur victoire. Ils ont finalement réussi à fait céder le patron, qui n’avait jusqu’ici accepté de discuter que par l’intermédiaire de la médiatrice désignée par la justice.

Illustration - les grévistes ont gagné

La grève ayant débuté le 21 septembre, dès octobre le patron demandait l’expulsion du piquet des grévistes rue de Noisy-le-Sec dans le 20e arrondissement parisien. Cette expulsion refusée par le juge, une médiatrice avait été désignée par le tribunal pour contraindre les responsables d’OMS à négocier. Le patron demandait ensuite le licenciement des deux délégués des grévistes, ce qui fut aussi refusé par l’inspection du travail.

Malgré les pressions patronales, rien n’arrêta la détermination des salariés, qui se sont rassemblés devant des hôtels sous-traitant le nettoyage à OMS Synergie Sud ou à une société du groupe. Ils ont multiplié les manifestations devant l’entreprise donneuse d’ordres, Paris Habitat. Celle-ci, liée à la mairie de Paris, est présidée par un ancien maire PS du 19e arrondissement et son directeur émargerait, selon la presse, à 180 000 euros par an. Les grévistes se sont donc aussi adressés aux élus, devant la mairie du 20e ou devant le cabinet d’Anne Hidalgo à l’hôtel de ville de Paris.

Pour Paris Habitat, qui souhaitait se dédouaner de sa responsabilité, il s’agissait d’un simple conflit interne à OMS. Mais les grévistes, soutenus par des locataires du quartier des Fougères et des militants syndicaux CNT et CGT, tenaient bon. Des articles de presse et des radios militantes se faisaient l’écho de leur grève et les invitaient à prendre la parole et à faire connaître leurs interventions.

Après avoir refusé un premier protocole d’accord fin décembre, lors de l’intervention de la médiatrice, le patron, le 26 janvier, contactait les grévistes, pressé de leur faire reprendre le travail.

Mais, pour cela, il a dû régulariser leur situation en indiquant leur vrai numéro de Sécurité sociale sur leur fiche de paye, fixer des dates de versement de la paye entre le 11 et le 13 du mois suivant et accepter de payer des acomptes. Il a dû aussi augmenter les salaires en passant tous les salariés du 1er au 2e échelon de leur grille salariale, et fournir une machine à laver et un sèche-linge pour nettoyer les vêtements de travail.

Le jour de la négociation, le patron s’était même muni de chèques pour chacun, représentant environ 60 % des quatre mois de grève et une prime de 200 euros si le travail reprenait avant le 28 janvier. Il gardait cependant les chèques des deux délégués sous la main, au cas où...

Même si des revendications restent pendantes, comme le 13e mois, la prime de salissure et la subrogation pour la Sécurité sociale, les travailleurs d’OMS sont heureux d’avoir fait reculer leur patron, ce qui, dans le secteur de la propreté, n’est pas une mince affaire.

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