Le gouvernement aggrave la situation03/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2479.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le gouvernement aggrave la situation

Chacune de ces deux dernières années, il s’est construit à peine plus de 100 000 logements dits sociaux, un chiffre en baisse de 9 % par rapport à 2013 et loin derrière la promesse, pourtant très timide, d’en construire 150 000 par an faite par le candidat Hollande en 2012.

Autant dire que le gouvernement n’est pas près de mettre fin à la pénurie dramatique de logements. Mais, en outre, une partie de plus en plus importante de ces logements sont inaccessibles financièrement aux personnes qui en ont besoin. L’an dernier, le gouvernement avait promis la construction de logements très sociaux à loyers plus bas ; mais seulement 3 000 ont été annoncés et à peine plus de 700 ont finalement été programmés !

Le gouvernement n’a rien fait non plus pour limiter l’appétit de profit du patronat du bâtiment, si bien que le coût moyen pour la construction d’un logement HLM a doublé en quinze ans, dépassant 140 000 euros en 2014. L’État n’intervenant pratiquement pas dans le financement de ces constructions, elles sont payées par les collectivités locales et surtout par les organismes HLM, qui les répercutent sur les locataires par des augmentations de loyer.

Les APL (aides personnalisées au logement) compensent de moins en moins la cherté des loyers car elles n’augmentent plus dès lors que le loyer dépasse un certain plafond. Or, aujourd’hui, les trois quarts des loyers HLM les dépassent, ce qui entraîne un net décrochage entre les aides et les dépenses réellement supportées. En plus, le gouvernement a multiplié les motifs d’exclusion des APL : revenu jugé trop élevé, alors qu’il dépasse à peine le smic, patrimoine supérieur à 30 000 euros, loyer supérieur à 2,5 fois le loyer-plafond APL, comme si payer un loyer élevé était un choix !

Quant au secteur privé, le nombre de logements à loyers accessibles s’est réduit au fil des ans, du fait de la perte de revenus dans les milieux populaires, jointe à la réduction de logements privés conventionnés à loyers modérés, tombés de 38 000 en 2006 à moins de 5 000.

Le gouvernement avait fait mine de vouloir bloquer le montant des loyers des logements privés : il s’agissait en fait d’un simple encadrement, qui en réalité ne s’applique qu’à Paris.

Le seul domaine sans doute où le gouvernement mène avec fermeté une politique du logement est celui des expulsions pour impayés de loyers. Seules celles pour lesquelles la police est intervenue sont comptabilisées et elles ont doublé en quinze ans, pour atteindre environ 12 000 par an.

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