La Rochelle : Le Point au secours du maire03/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2479.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Rochelle : Le Point au secours du maire

Depuis qu’il tente d’imposer aux fonctionnaires territoriaux une augmentation non rémunérée du temps de travail, le maire de La Rochelle, Jean-François Fountaine, ne peut plus montrer son nez à une réunion sans y être pris à partie par des dizaines de travailleurs en colère.

Après deux conseils municipaux perturbés ou annulés, il a même été obligé de réserver une salle de réunion, en cachette du service municipal de réservation des salles.

Alors, l’hebdomadaire Le Point du 21 janvier est venu à son secours, dans un article de cinq pages, concentré de haine antiouvrière, dont la une a été placardée sur affichettes dans les rues de la ville.

Le maire « ose demander » aux territoriaux d’effectuer « les 1 607 h légales », ironise l’article, qui oublie seulement de préciser que ces 1 607 heures ne sont qu’un maximum légal. Et, comme ces travailleurs avaient obtenu lors des négociations des 35 heures un temps de travail annuel de 1 525 heures environ, la journaliste écrit même, dans un encart en gras : « Cela fait quatorze ans que les fonctionnaires de La Rochelle prennent des jours de vacances dans l’illégalité », mensonge éhonté que même la presse régionale favorable au maire n’avait pas proféré aussi ouvertement. Quant au maire, l’article, flagorneur, le qualifie d’« ancien navigateur de haut niveau habitué à dompter les bourrasques ».

Mais au fait, à qui appartient Le Point ? Quelle surprise ! À la holding Artémis – c’est-à-dire au milliardaire François Pinault – qui en juillet 2 015 est entrée au capital de l’entreprise du maire de La Rochelle, Fountaine-Pajot (440 salariés, 50 millions d’euros de chiffre d’affaires).

C’est une leçon à retenir : pour les bourgeois comme le maire Fountaine, comme pour la presse qui leur est liée, il n’y a pas d’acquis sociaux. Dans le vocabulaire patronal, les conquêtes ouvrières deviennent même parfois des « avantages illégaux », et dans tous les cas elles doivent être reprises. Sauf si leurs projets sont mis en échec par les travailleurs en lutte, comme c’est le cas jusqu’ici à La Rochelle.

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