Île de La Réunion : Coup de colère des apprentis03/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2479.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Île de La Réunion : Coup de colère des apprentis

Mardi 26 janvier à La Réunion, une soixantaine d’élèves du Campus pro de Saint-Pierre ont manifesté en bloquant un rond-point du centre-ville. Ces jeunes apprentis en carrosserie-mécanique passent une partie de leur emploi du temps en pratique chez des garagistes. Le reste du temps ils sont en cours. Seulement, le bâtiment dans lequel ils suivaient une formation pratique a été fermé en septembre suite à une malfaçon constatée au niveau de la charpente. Ils se sont donc retrouvés privés de cet enseignement pendant quatre mois.

Leur direction leur avait assuré qu’une solution de remplacement serait trouvée pour la rentrée de janvier 2016, mais à la reprise des cours en ce début d’année, ils étaient toujours livrés à eux-mêmes. Ils sont donc descendus dans la rue pour dénoncer leur situation et demander de nouveaux locaux.

Leur action a eu un effet immédiat. Le président de la chambre des métiers, récemment élu sur la liste de droite qui dirige la région, et le représentant de la région à la formation professionnelle, se sont déplacés pour leur expliquer qu’ils auraient à nouveau accès au bâtiment... en mars, alors que leur examen a lieu en mai !

En fait le bâtiment dangereux a été construit en 2009 par la GTOI, une filiale locale du groupe Colas. Il a été facturé 40 millions d’euros à la région. Or, les travaux de consolidation de l’édifice s’élèvent à 10 millions d’euros, somme pour laquelle la GTOI essaye de transiger. Ce groupe aurait pourtant largement les moyens de payer cette somme puisque, avec un autre compère, il rafle la majorité des grands travaux, surtout publics, de l’île, dont la nouvelle route du littoral, qui sera facturée à au moins 1,6 milliard d’euros !

Les élus de droite, défenseurs déclarés du patronat, ont préféré prendre des gants avec la GTOI et faire traîner les choses en longueur, quitte à faire perdre l’année scolaire à plusieurs dizaines de jeunes ouvriers en formation.

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