De l’Afrique au Moyen-Orient : les sales guerres de Hollande03/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2479.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

De l’Afrique au Moyen-Orient : les sales guerres de Hollande

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé dimanche 31 janvier qu’il souhaitait mettre fin à l’opération Sangaris en Centrafrique. « Je souhaite que cela soit fait au cours de l’année 2016 et qu’il reste sur le territoire de Centrafrique de petites unités, comme c’était le cas auparavant », a t-il déclaré, précisant que cela pourrait vouloir dire passer des 900 militaires français présents actuellement à 300. Mais il n’y aura pas moins de soldats français en Afrique ; ils seront sans doute seulement transférés sur un autre terrain.

Contrairement à ce que prétend Le Drian, ce n’est certainement pas les avancées de ce qu’il appelle le processus démocratique qui expliquent ce retrait partiel. Le 14 février aura lieu le second tour de l’élection présidentielle, où les Centrafricains auront à choisir entre deux anciens ministres des gouvernements précédents. Cette comédie électorale ne changera évidemment rien à l’état du pays, dont les habitants vivent terrorisés, coincés entre les diverses variétés de bandes armées qui rackettent et assassinent. Le fait que l’armée française ait réussi au fil des mois à sous-traiter la gestion de cette situation incontrôlable aux 10 000 membres des troupes de l’ONU permettra peut-être à ses soldats d’aller tuer et se faire tuer ailleurs, mais elle n’est en rien un signe d’amélioration.

Les terrains sur lesquelles l’armée française est en guerre n’ont cessé de s’étendre ces dernières années. L’intervention des troupes françaises au Mali n’a pas débouché sur leur retrait d’une région qui aurait été rendue sûre, mais au contraire sur leur déploiement dans les cinq pays du Sahel que sont la Mauritanie, le Niger, le Mali, le Tchad et le Burkina Faso. Au Moyen-Orient, les avions français ont commencé en 2014 à intervenir en Irak, avant de le faire en Syrie en septembre dernier. Ils y mènent actuellement chaque jour ce que les hommes politiques et les journalistes appellent des frappes, ce mot hypocrite créé pour tenter de masquer l’horreur de bombardements qui font peut-être plus de victimes parmi les populations civiles que parmi les combattants de Daech.

Enfin, une nouvelle guerre se prépare en Libye, comme si la catastrophe à laquelle a abouti celle de 2011 contre Kadhafi ne suffisait pas. L’impérialisme français est en guerre, non parce qu’il veut apporter la paix et la démocratie aux peuples, mais parce qu’il veut être présent, y compris militairement, là où il a des intérêts à défendre. Cela va du contrôle de son ancien empire colonial en Afrique aux tractations qui trancheront un jour l’avenir du Moyen-Orient et au partage des exploitations pétrolières en Libye. Dans tous ces pays, le gouvernement français, qui prétend intervenir pour défendre la paix, participe au contraire à la généralisation de la guerre. Sans parler du fait que cela lui permet en plus de vendre du matériel de guerre testé au combat, comme le mettent en avant les industriels de l’armement.

« La France est en guerre », disait Hollande après les attentats de novembre à Paris et Saint-Denis. Mais il n’y a aucune raison de soutenir cette politique.

Partager