Chômage : vers la baisse de l’indemnisation03/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2479.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : vers la baisse de l’indemnisation

La ministre du Travail Myriam El Khomri a multiplié les déclarations en vue de préparer le terrain à de nouvelles attaques contre les chômeurs, alors qu’une réunion entre syndicats et patronat destinée à renégocier la convention sur l’indemnisation du chômage est prévue pour le 20 février.

« Il faut regarder les choses de façon non passionnée et mettre en œuvre cette nouvelle convention pour favoriser le retour à l’emploi », a-t-elle déclaré sur BFM le 31 janvier. Deux jours plus tard, elle revenait à la charge sur RTL, précisant qu’elle n’excluait pas l’option de la dégressivité des allocations. « Nous devons étudier l’ensemble des paramètres. [...] Parmi eux, il y a la question de la durée d’indemnisation, de la durée d’affiliation, le coefficient de conversion, le taux de remplacement et la dégressivité », des paramètres qui vont tous dans le même sens opposé aux droits des chômeurs. Elle a ajouté que « l’enjeu est de savoir comment booster son efficacité [celle de la dégressivité des indemnités des chômeurs] sur le marché du travail ».

Bien évidemment, la ministre sait parfaitement que cette mesure n’aura aucune efficacité sur l’emploi, mais jettera les chômeurs dans une misère plus grande encore. Les gouvernements successifs se sont déjà attaqués à l’indemnisation du chômage. En 1992 et en 2001, des mesures semblables ont été prises, avec l’efficacité que l’on sait : le chômage n’a jamais cessé d’augmenter depuis.

Le gouvernement prépare le terrain pour une nouvelle attaque, en commençant, comme à son habitude, par une campagne largement relayée dans les médias. Il y a eu le rapport de la Cour des comptes sur les comptes de l’Unedic, qui préconise sans surprise une réforme de l’indemnisation des chômeurs. En présentant son plan pour l’emploi le 18 janvier, Hollande n’a pas manqué de souligner qu’en France « la durée d’indemnisation est la plus longue d’Europe ». Il reste discret par contre sur le fait que la moitié des 5,7 millions de chômeurs officiellement recensés dans le pays ne sont même pas indemnisés par Pôle emploi. Par contre, divers reportages ont insisté sur des chômeurs avouant ne pas chercher de travail car, avec ce qu’on leur proposait comme salaire, ils toucheraient encore moins que leurs indemnités.

Affamer les chômeurs n’a évidemment jamais permis de supprimer le chômage. Celui-ci est trop utile au patronat, qui l’utilise pour faire pression sur les salaires et sur les conditions de travail. Contre les attaques présentes et à venir, il faut faire entendre la vérité : les responsables du chômage sont les patrons qui licencient, et la seule manière de lutter contre le chômage est de s’attaquer à leur pouvoir de licencier et à leurs profits.

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