Chantier STX – Saint-Nazaire : satisfaction patronale, ras-le-bol ouvrier03/02/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/02/st-nazaire-2.JPG.420x236_q85_box-0%2C0%2C776%2C437_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantier STX – Saint-Nazaire : satisfaction patronale, ras-le-bol ouvrier

Le lundi 1er février, trois mois après la visite de Hollande au chantier naval STX de Saint-Nazaire, c’était au tour de Macron de venir défendre sa politique. Il venait annoncer deux nouvelles commandes de paquebot, prétendant qu’elles étaient le résultat du plan de compétitivité mis en place par la direction avec la complicité de la CGC et de la CFDT ainsi que celle de FO, qui ne l’a pas signé mais n’a pas jugé bon de le dénoncer.

Illustration - satisfaction patronale, ras-le-bol ouvrier

À 10 heures, un rassemblement à l’appel de la CGT permettait aux travailleurs de l’entreprise d’exprimer leur hostilité à cette politique qui a profité aux bénéfices (dixit la direction) mais qui s’est traduite par une aggravation des conditions de travail.

Dès le lendemain, ces nouvelles ont été accueillies par un débrayage d’une heure aux Panneaux plans, le principal atelier des chantiers. Au départ, il s’agissait de protester contre le chronométrage et l’intensification du travail qu’il prépare. Mais très vite d’autres revendications ont fusé : sur les salaires, sur l’embauche, sur le reclassement des salariés usés par le travail qui voient se profiler le licenciement pour inaptitude. Il a aussi été question de la restitution des jours de RTT gelés par le plan de compétitivité, contre lequel il y avait déjà eu plus de deux semaines de grève. Les intérimaires (qui participaient au débrayage) ont eux aussi mis en avant leurs revendications salariales et demandé à ce que ceux qui le souhaitent puissent être embauchés.

Le regain d’activité sur le chantier naval et les carnets de commandes pleins à ras bord à l’usine voisine d’Airbus n’ont pas fait baisser le chômage dans la région. C’est le résultat de la politique patronale qui refuse d’embaucher en CDI et préfère faire venir des travailleurs de très loin et s’en débarrasse à la moindre baisse de charge.

Bref, si tous les notables se sont félicités de la venue de Macron et de ses annonces, pour les travailleurs, qui ont vu l’effectif ouvrier en CDI fondre de 3 000 à 800 en dix ans, il n’en était pas de même. Ce débrayage en a témoigné.

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