Camp de Roms évacué à Paris : bidonville et « Cité de la Justice »03/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2479.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Camp de Roms évacué à Paris : bidonville et « Cité de la Justice »

La Préfecture de Paris a ordonné l’expulsion du campement de Roms situé sur les voies de chemin de fer de l’ancienne petite ceinture, vers la porte de Clignancourt au nord de la ville. 400 personnes ont été expulsées mercredi 3 février au petit matin.

La mairie de Paris prétend qu’elle a réclamé cette évacuation pour leur « mise à l’abri » et qu’elle va trouver une manière de les héberger. Mais si elle a des solutions acceptables, pourquoi ne les a-t-elle pas mises en œuvre avant l’évacuation ? La précarité et l’insalubrité servent de prétexte à cette expulsion en pleine trêve hivernale. La réalité, que dénoncent les associations en contact avec les populations roms comme Amnesty international, est qu’aucune solution de relogement adaptée n’a été proposée.

À chaque démantèlement de ces campements, en plus de la destruction de ce qui leur tient lieu de logement, c’est tout le quotidien des habitants qui est bouleversé. Les enfants scolarisés perdent le contact avec leur école. Les personnes malades qui sont en attente de l’aide médicale d’État voient leurs démarches tomber à l’eau car elles perdent elles aussi le contact avec les organisations humanitaires qui s’occupaient de leur dossier.

En Île-de-France, comme dans d’autres régions, les campements sont détruits par les autorités locales pour se débarrasser temporairement du problème, en misant sur le fait que ces familles iront construire un autre bidonville… ailleurs.

À deux pas de la porte de Clignancourt, porte de Clichy, se construit la nouvelle « Cité de la justice » qui hébergera plusieurs services de ce ministère. On peut voir les bâtiments pousser à une vitesse exceptionnelle. Comme quoi le manque de logements, y compris pour les Roms, n’est pas une question technique.

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