Taxis en colère : pour pouvoir vivre de son travail27/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2478.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxis en colère : pour pouvoir vivre de son travail

De très nombreux taxis ont manifesté mardi 26 janvier contre la « concurrence déloyale » des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC). Et la mobilisation a été reconduite le lendemain.

À Paris et dans toutes les grandes villes, il s’en est suivi de grosses perturbations de la circulation mais aussi des incidents, des coups de poings et des interpellations. Au point qu’en fin de matinée le gouvernement acceptait de recevoir les représentants de la profession. Il n’est pas sûr que la nomination d’un « médiateur » soit la réponse au problème.

Déjà en juin 2015, des manifestations importantes avaient rassemblé les chauffeurs de taxi. Ils s’élevaient alors contre Uberpop, une application permettant depuis un smartphone d’appeler un véhicule avec chauffeur offrant une course moins chère puisqu’échappant aux obligations sociales et financières auxquelles sont soumis les taxis.

Depuis, l’application Uberpop a été interdite mais la société Uber continue à s’engraisser des nombreuses applications de services qu’elle a mises en place à l’échelle de la planète et les chauffeurs de taxis sont toujours soumis à la concurrence, cette fois des VTC. C’est contre eux qu’ils sont aujourd’hui mobilisés.

Leur activité et leurs revenus sont aujourd’hui en chute libre, divisés par deux, disent certains. Même en travaillant six jours sur sept et douze heures par jour, ils ne parviennent pas à vivre. C’est, disent-ils, qu’il faut payer le crédit de la voiture et celui de la « plaque », ce à quoi les VTC échappent, de même qu’ils échappent à la formation spécifique des taxis. Ils s’élèvent aussi contre l’attitude des chauffeurs de VTC qui, au regard de la loi, devraient uniquement assurer des transports de personnes après réservation, mais maraudent dans les rues à la recherche du client, voire accrochent dans les halls d’Orly et de Roissy. Un service d’ordre des chauffeurs de taxis aurait même été instauré dans ces aéroports pour s’opposer à cette pratique.

Parfois, assure un chauffeur de taxi, il ne s’agit même pas d’un chauffeur de VTC dépendant d’une plateforme de réservation mais d’un « indépendant », c’est-à-dire d’un homme ou d’une femme sachant conduire, disposant d’une voiture et cherchant tout simplement à gagner ainsi sa vie.

Les chauffeurs de taxis défendent leur statut et leur profession pour gagner de quoi vivre. Ceux qui possèdent leur véhicule et leur plaque doivent d’abord rembourser leurs crédits et ceux qui louent dans une compagnie doivent d’abord avoir payé leurs patrons. Les chauffeurs de VTC ont la même nécessité et ceux qui sont dits « indépendants » aussi.

On rêve d’un mouvement dans lequel, tous ensemble, ils se mobiliseraient contre ceux qui, grandes compagnies de taxis ou plateformes VTC, font jouer la concurrence pour s’enrichir à leurs dépens en écrasant leurs revenus.

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