Taubira : la dernière couleuvre ne passait pas…27/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2478.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taubira : la dernière couleuvre ne passait pas…

Mercredi 27 janvier, après plusieurs semaines d’hésitations sur la question de la déchéance de la nationalité, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a décidé de démissionner le jour où le point de la réforme de la Constitution venait en discussion à l’Assemblée.

Justifiant son geste dans un tweet, elle a écrit : « Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit. »

Début janvier 2016, après avoir annoncé à tort que le gouvernement renoncerait à la déchéance de la nationalité pour les bi-nationaux, Taubira avait semblé se soumettre en déclarant : « La parole dernière est celle du président. » Finalement, elle part, illustrant la formule de Chevènement : « Un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule. »

Taubira évoque la fidélité à ses idées, qu’elle veut plus à gauche (pour autant que ce terme signifie encore quelque chose) que celles de Valls et de Hollande. Mais dans ce cas, on se demande bien pourquoi elle est restée si longtemps dans un gouvernement qui, depuis le début, a mené une politique non seulement antiouvrière et propatronale mais aussi cédant très largement aux pressions réactionnaires. Même de ce point de vue, l’affaire de la déchéance de la nationalité n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il y a eu la mise en place de l’état d’urgence, la nouvelle loi sur la sécurité qui donne les coudées franches à la police et aussi la politique de fermeté vis-à-vis des migrants… pour ne parler que des mesures les plus récentes.

Alors peut-être que, en laissant aujourd’hui son poste de ministre, Taubira pense sauver son éthique. Mais il n’empêche que pendant plusieurs années, elle aura servi de caution « de gauche » à ce gouvernement.

Partager