Les travailleurs concernés n’ont même pas été prévenus. Ils ont appris par les journaux la fermeture de l’atelier Coleop’terre et la suppression de leurs emplois.

En 2011, le recyclage des ampoules basse consommation, pour récupérer les métaux appelés « terres rares », dont le cours était alors au plus haut, était présenté comme l’avenir. Il fallait être les premiers sur le marché et aller vite. La direction, euphorique, répétait que ce n’était qu’un début, que d’autres investissements viendraient… à condition que les travailleurs s’abstiennent de trop revendiquer.

Après des années de fermetures d’ateliers et de suppressions d’emplois sur le site, cela représentait un réel espoir pour certains travailleurs : des reclassements pour certains, ainsi que quelques embauches.

L’inauguration de l’atelier Coleop’terre à Saint-Fons a eu lieu en 2012 à grand renfort de publicité et de petits fours, enrobés de belles paroles sur le développement durable. Quelle farce ! Quatre ans plus tard, les cours des terres rares ont chuté, et voici que la fermeture est annoncée, avec son cortège de suppressions d’emplois.

Pourtant, en novembre dernier, à la conférence de Paris sur le climat, le PDG de Solvay J.-P. Clamadieu prétendait vouloir donner l’exemple en matière d’écologie. Mais les bulles de champagne de la COP 21 à peine évaporées, la réalité de la loi du profit a balayé tous ces beaux discours. Un beau gâchis.

Combien de subventions publiques, dans le cadre du pôle de compétitivité Axelera, ont été versées à Solvay sous prétexte d’écologie ou de créations d’emplois ? Combien de bénéfices les actionnaires de Solvay ont-ils fait avec cette activité, lorsque le prix des terres rares était au plus haut ? Si les travailleurs avaient accès aux véritables comptes de l’entreprise, ils pourraient vérifier que l’argent existe pour maintenir tous les emplois.