Hollande en Inde : au service de Dassault27/01/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/01/p16-dessin_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C8%2C797%2C456_crop_detail.jpg

Leur société

Hollande en Inde : au service de Dassault

« Merci, M. Le Drian, merci M. Hollande pour tout ce que vous faites, pas seulement pour nous, pour toutes les exportations », a déclaré Serge Dassault devant les micros. Et c’est vrai qu’il s’est donné du mal, le VRP en chef Hollande, pour vendre les engins de mort du milliardaire. Il a même fait déplacer en Inde le 35e régiment d’infanterie pour défiler à Delhi à côté de l’armée indienne.

Illustration - au service de Dassault

Cette visite a abouti à un protocole d’accord avec le Premier ministre indien, Narendra Modi, concernant l’achat des 36 Rafale. Reste encore bien des marchandages avant que le chèque ne soit signé. Comme pour une voiture, il faudra choisir les options... ce qui n’est pas tout à fait un détail puisqu’elles feraient varier le prix global entre 5 et 10 milliards ! Ce sera autant d’argent volé au peuple indien et qui ne servira qu’à accroître les tensions militaires dans la région.

Il n’y en avait pas que pour Dassault. Autour de Le Drian, reconnu et apprécié dans les milieux capitalistes pour ses performances de vendeur auprès de dictatures diverses, une cinquantaine d’autres gros patrons étaient du voyage. « Agissant en meute », pour reprendre l’expression de Gattaz, afin de croquer le maximum de bonnes affaires, ils ont dû laisser derrière eux une bonne traînée de salive. Suez annonce lui aussi la signature de gros contrats, après avoir été précédé par Veolia pour les réseaux d’eau potable, par Areva et EDF pour le nucléaire.

Construire des réseaux de distribution d’eau ou produire de l’électricité pourrait être plus utile à la population indienne que des avions de guerre, mais ce n’est même pas sûr. Le premier contrat de Veolia, en 2008, à Nagpur, un partenariat public-privé, avait été présenté comme un « engagement sociétal », quasiment une œuvre humanitaire, en partie financé par la filiale indienne de l’Agence française du développement. Pourtant, dernièrement, les quartiers pauvres de cette ville n’étaient toujours pas raccordés au réseau, pour les autres le prix de l’eau avait été multiplié par trois, et pour la municipalité de Nagpur, les frais de gestion avaient explosé. Des manifestations contre les augmentations ont été réprimées.

Enfin, six réacteurs de type EPR d’Areva et EDF, malgré les critiques de nombreuses ONG, doivent être construits à Jaitapur, c’est-à-dire en zone hautement sismique. Là aussi des manifestations de la population locale s’alarmant du projet ont été violemment réprimées.

Quand Hollande, comme ses prédécesseurs, mouille la chemise, il n’y a que les capitalistes qui peuvent en attendre du bien.

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