Des affaires florissantes n’empêchent pas les patrons de mener l’offensive contre les travailleurs. Le groupe pharmaceutique Bayer a ainsi réalisé l’an passé un résultat net de 3,5 milliards et versé aux actionnaires plus de 1,8 milliard de dividendes, soit 250 000 euros par salarié ! Mais, en décembre dernier, la direction du groupe n’a proposé dans le cadre des négociations annuelles sur les salaires qu’une augmentation de 1 %.

En annonçant des mauvais coups en décembre, les patrons espèrent souvent qu’avec une dernière réunion avant les fêtes, les réactions de colère soient limitées. Chez Bayer, ils ont dû être surpris. Les grèves et mouvements de décembre ont été suspendus pendant les fêtes mais ils ont repris début janvier sur le site industriel de Villefranche-sur-Saône, entraînant une grande majorité des salariés de production. À Lyon, au siège ainsi qu’au centre de recherche, les salariés ont manifesté de nombreuses fois leur mécontentement par des débrayages, des délégations plutôt bien suivies et la perturbation des voeux patronaux pendant la galette des rois.

Vendredi 22 janvier, en recevant les syndicats, la direction restait sur ses propositions. Les travailleurs de Villefranche, réunis en assemblée générale, ont alors décidé de continuer leur mouvement de grève la semaine suivante. Lundi 25 janvier, au matin, la direction a cédé sur une partie des revendications en accordant 40 euros pour tous (pour les postés cela ferait plus de 60 euros avec l’indexation des primes) ainsi qu’une prime exceptionnelle de 300 euros.

Bien sûr, cela ne paiera pas toutes les heures de grève, mais tous les travailleurs sont satisfaits de s’être fait respecter. Un bon gage pour l’avenir.