Grèce : Attaque en règle contre les retraites27/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2478.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Attaque en règle contre les retraites

Le débat sur la réforme de la Sécurité sociale, essentiellement celle des retraites, a commencé au Parlement d’Athènes le mardi 26 janvier.

C’est un des volets du troisième mémorandum accepté par le gouvernement de Tsipras en août dernier, sous la pression des créanciers, en échange d’un prêt de 86 milliards d’euros versé par tranches. Chacun des versements est conditionné par l’application de nouvelles mesures d’austérité.

Le gouvernement grec a déjà accepté la suppression, d’ici à 2019, de l’allocation de solidarité, qui jusqu’à présent s’ajoute à environ un tiers des retraites, les plus basses ; il a entériné le report de l’âge de départ à la retraite à 62 ans avec 40 ans de cotisations et à 67 ans avec 15 ans de cotisations. Mais les créanciers exigent davantage : une refonte totale du système.

Le dernier plan prévoit pour l’essentiel une retraite nationale, de base, de 384 euros, à condition de respecter les critères d’âge et de cotisations, à laquelle s’ajouterait la retraite principale calculée sur l’ensemble de la carrière au lieu des cinq dernières années, sur la base d’environ 60 % du salaire au lieu de 70 %, sans que cela puisse dépasser un plafond. Ce plan devrait entraîner une baisse de 15 % sur la pension moyenne actuelle de 750 euros brut et jusqu’à 30 % pour les retraites supérieures à 2 000 euros, ce qui concerne environ 50 000 retraités sur deux millions et demi. Mais les créanciers refusent toujours de verser une nouvelle tranche du prêt et continuent leur bras de fer avec Tsipras.

Telle qu’elle est, la réforme du gouvernement est pourtant une attaque inacceptable contre les travailleurs. Elle s’ajoute à celles des gouvernements précédents qui, depuis 2010, ont déjà baissé les pensions de 30 % à 50 %, entre autres par la suppression de deux mois de prime. Récemment, les cotisations d’assurance-­maladie sur les retraites ont augmenté de 4 % à 6 %. Vu les prix pratiqués en Grèce, vivre avec 700 euros est très difficile. Mais bien des retraités ne touchent pas cette somme et près de la moitié d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Le gouvernement plaide sa cause en affirmant qu’il essaie de ménager les plus modestes. Mais cela ne convainc pas.

Les deux centrales syndicales du public et du privé ont appelé à une grève générale pour le jeudi 4 février. Tant il est évident que s’attaquer aux retraites, c’est s’attaquer à l’ensemble de la population et la précipiter un peu plus dans la misère. En Grèce en effet, en raison du chômage qui touche un travailleur sur quatre et un jeune sur deux, la moitié des ménages vivent, ou plutôt survivent, avec la seule pension de retraite d’un membre de la famille.

Partager