Garantie locative : un « visa » ni pour le logement ni pour l’emploi !27/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2478.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Garantie locative : un « visa » ni pour le logement ni pour l’emploi !

Un nouveau dispositif, Visale (visa pour le logement et l’emploi), destiné à garantir aux bailleurs privés le paiement de leurs loyers pendant trois ans, doit entrer en vigueur à partir du 1er février 2016.

La ministre du Logement, Sylvia Pinel, l’a présenté comme un progrès par rapport au système actuel de garantie des loyers : totalement gratuit, plus simple, plus rapide et plus ciblé. Mais il est tellement « ciblé » qu’il ne devrait pas profiter à beaucoup de monde.

Réservé aux jeunes et aux salariés précaires, Visale est censé favoriser l’accès au logement de « ceux qui en ont le plus besoin », avait affirmé le ministère du Logement. En réalité, cette formule ne sert qu’à justifier un recul du gouvernement par rapport à de précédents engagements. En effet, en mars 2014, le gouvernement avait fait voter dans le cadre de la loi Alur un système de cautionnement, la garantie universelle des loyers (GUL), qui devait s’adresser, lui, à tous les locataires. Jugé trop coûteux, il avait été purement et simplement abandonné. Il est aussi probable que le gouvernement se soit montré très sensible à la pression des assureurs privés, très remontés contre cette garantie universelle.

Visale s’adresse donc à un nombre bien plus réduit de personnes, estimé à 200 000 ménages environ. C’est peut-être même moins car, n’ayant aucun caractère obligatoire pour les bailleurs, ceux-ci sont libres de refuser d’adhérer au dispositif, et donc surtout de refuser de louer aux salariés aux revenus les plus modestes ou en situation de précarité. Autre avantage, l’État ne paiera rien puisque c’est l’organisme Action logement (ex-1 % Logement) qui devra s’acquitter des loyers en cas de défaut de paiement. À charge pour lui de se faire rembourser… ou de résilier le bail du locataire qui ne pourrait vraiment pas payer.

Loin de favoriser l’accès au logement, Visale ne fera peut-être même pas diminuer le nombre d’expulsions.

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