Code du travail : les grands principes de Badinter au service des patrons27/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2478.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Code du travail : les grands principes de Badinter au service des patrons

Robert Badinter a remis le 25 janvier à Manuel Valls un rapport contenant les 61 « principes essentiels » sur lesquels devrait s’appuyer la réforme du Code du travail, prévue pour fin 2017.

Ces « principes » ont pour but affiché de protéger les salariés. C’est ainsi que l’on peut lire des généralités telles que « il faut assurer le respect des droits de la personne humaine au travail », « le contrat de travail à durée indéterminée est la norme » ou sur le fait que le temps de travail doit être d’une durée normale, mais sans préciser laquelle. Ce n’est pas une nouveauté, toutes ces notions sont déjà inscrites dans la loi, tout comme le repos hebdomadaire ou le congé maternité ! Mais l’exposé d’un grand principe est presque toujours suivi d’un « sauf exceptions », « sauf dérogations », « sauf si cela nuit au bon fonctionnement de l’entreprise », etc. Pour cet avocat habile à manier les mots, l’exercice consiste à distribuer les bonnes paroles aux travailleurs tout en aidant les patrons à préparer leurs mauvais coups.

Ancien ministre de la Justice sous Mitterrand, Badinter est resté célèbre pour son combat contre la peine de mort, aboutissant à faire voter son abolition en 1981. Mais, même si la dénonciation de cette barbarie qu’est la peine capitale est tout à son honneur, son humanisme n’a jamais été jusqu’à dénoncer l’injustice sociale. Il l’a montré il y a quelques mois en se joignant au chœur des patrons qui réclament une réforme du Code du travail, jugé par eux trop complexe et trop contraignant. Et c’est lui que les dirigeants socialistes mettent en avant, en se servant de son auréole d’homme de gauche, pour mener, conjointement avec le Medef, une nouvelle offensive contre les droits des travailleurs.

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