CICE 2015 : les patrons touchent le gros lot27/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2478.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CICE 2015 : les patrons touchent le gros lot

Le 22 janvier, le ministre des Finances Michel Sapin a présenté le bilan du Crédit impôt compétitivité emploi (CICE) pour l’année 2015 : les patrons vont encaisser 17,5 milliards d’euros, une somme qui a explosé par rapport à 2014, où ils avaient quand même déjà empoché presque dix milliards.

Le CICE est une réduction d’impôt calculée sur la masse salariale des travailleurs dont les rémunérations brutes ne dépassent pas 2,5 fois le smic.

Lors de sa création en 2013, le gouvernement avait déclaré que le CICE allait créer 300 000 emplois en trois ans. Mais comme d’habitude, il n’exigeait rien des patrons. Il fallait, disait-il, leur faire confiance. Trois ans plus tard, comme on pouvait s’y attendre, les patrons ont bien empoché des milliards d’euros, mais l’emploi n’est pas au rendez-vous. Le chômage a continué d’augmenter. Pire même, la plupart des grands groupes bénéficiaires du CICE comme Peugeot, Sanofi, Orange, ont continué à sabrer dans leurs effectifs.

Même le comité chargé de suivre le dispositif CICE, placé sous le contrôle du Premier ministre, a déclaré que ses effets sur l’emploi restaient difficiles à mesurer. Le ministre Sapin a tenté de se défendre en estimant : « Le secteur privé, l’année dernière, a créé 50 000 emplois […], le CICE, les baisses de cotisations doivent y être pour quelque chose. » Lui-même n’en est donc pas sûr. Mais même en reprenant ces chiffres, on arriverait à 50 000 emplois pour 17,5 milliards d’euros, soit un emploi pour 350 000 euros.

Pourtant pour les patrons, si le CICE c’est bien, ce n’est pas assez. Les démarches sont trop compliquées, disent-ils. En clair, ils trouvent trop difficile de devoir remplir des dossiers ! Hollande a donc exaucé leurs vœux : il vient d’annoncer qu’il transformera le CICE en 2017 en baisse définitive de cotisations sociales.

Voilà qui résume bien la politique de ce gouvernement : à plat ventre devant les patrons licencieurs et impitoyable avec les travailleurs.

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