Un an après les attentats de janvier 2015 : la manipulation de Hollande13/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2476.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un an après les attentats de janvier 2015 : la manipulation de Hollande

La manœuvre du gouvernement, qui a multiplié les cérémonies pour l’anniversaire des attentats de janvier 2015 à Paris et Montrouge, a été grossière. Hollande et les siens ne cherchaient pas tant à rendre hommage aux victimes qu’à tenter de manipuler l’opinion publique et de recréer l’éphémère ambiance d’union nationale qui avait existé lors de la manifestation du 11 janvier. Ceux que la barbarie des attentats avait révoltés avaient alors tenu à manifester et le gouvernement les avait utilisés pour justifier sa politique.

La semaine de commémoration a débuté par l’inauguration de plaques, d’abord devant le siège de Charlie Hebdo, puis à Montrouge, là où la jeune policière avait été assassinée, et ensuite à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Le point qui aurait dû être culminant, selon les calculs du gouvernement, fut la cérémonie du dimanche 10 janvier place de la République. Mais, malgré la présence de Johnny Halliday, qui avait chanté pour l’occasion une chanson vantant l’unité nationale derrière Hollande, elle n’a pas rencontré le succès escompté. « Jusqu’où iront-ils dans l’ignominie ?, a déclaré le dessinateur Siné à propos de cette manifestation. Johnny Halliday a été gaulliste, ou je-ne-sais-quoi, et toujours avec les gens de droite, dont Sarko. Il n’a rien en commun avec l’esprit de Charlie. » Et il n’était pas le seul à représenter tout ce que Charlie Hebdo vomissait. Les hommes d’État tellement inféodés aux puissances d’argent qu’ils sont prêts à mettre la planète à feu et à sang pour défendre leurs intérêts, sont tous venus à Paris le 11 janvier 2015 pour s’acheter un certificat de démocratie.

Aujourd’hui, l’état d’urgence donne des droits accrus aux policiers, qui peuvent s’en servir pour multiplier les contrôles au faciès ou réprimer tout mouvement de contestation dans les classes exploitées. La loi en préparation sur la déchéance de la nationalité n’arrêtera pas des terroristes prêts à se faire sauter. Elle sert juste à Hollande à tenter de gagner des voix, en montrant qu’il se situe sur le même terrain réactionnaire que la droite et l’extrême droite. Quant à l’implication de la France aux côtés d’autres puissances impérialistes dans les conflits du Moyen-Orient ou d’Afrique, elle risque plus de susciter des vocations d’apprentis terroristes que d’assurer la sécurité des habitants sur le territoire français.

Les gesticulations du gouvernement se moquent de l’hommage aux victimes des attentats qui, comme la plupart des rédacteurs de Charlie Hebdo, critiquaient sa politique. Elles sont dans la lignée de ses tentatives de récupération politique de l’émotion suscitée par ces assassinats. Quant à l’union nationale vantée par Hollande, elle vise, outre à récupérer des soutiens, à faire taire tous ceux qui critiqueraient sa politique guerrière à l’extérieur, antiouvrière à l’intérieur.

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