- Accueil
- Lutte ouvrière n°2476
- Pentair – Ham : mobilisation contre la fermeture
Dans les entreprises
Pentair – Ham : mobilisation contre la fermeture
Les 130 travailleurs de Pentair, une entreprise qui fabrique de la robinetterie industrielle à Ham dans la Somme, ainsi que ceux d’Armentières dans le Nord étaient en grève vendredi 8 janvier. Ils protestaient contre la décision de la direction de fermer le site de Ham et de licencier à Armentières. 50 personnes du site de Saint-Ouen-l’Aumône sont aussi licenciées.
Les travailleurs ont manifesté aux côtés de nombreux habitants des environs et d’anciens salariés de l’entreprise. Plus de 1 000 manifestants ont défilé et beaucoup de magasins du centre-ville étaient fermés en signe de solidarité.
Les travailleurs sont d’autant plus en colère que, depuis l’annonce de la fermeture, le carnet de commandes continue de se remplir et que la direction a le culot de chercher à obtenir des salariés qu’ils assurent celles-ci avant d’être mis à la porte ! Les salariés de production se sont même vu proposer de faire des heures supplémentaires, avec l’argument que cela pourrait améliorer leur indemnité chômage.
Les usines de Ham, Saint-Ouen-l’Aumône et Armentières font partie du groupe Pentair Valves & controls, leader mondial dans son domaine. Ce groupe fait travailler 30 000 personnes dans le monde et a réalisé 6,4 milliards de chiffre d’affaires en 2014. L’unité de Ham dégage des bénéfices, mais cela ne suffit pas aux actionnaires.
Lors de la manifestation, des élus de gauche et de droite étaient présents. Au rassemblement qui a suivi la manifestation, le secrétaire CGT du comité d’entreprise s’est adressé à l’ensemble des participants et des élus pour leur demander d’intervenir. La sénatrice Front de gauche du Nord s’est engagée à demander aux élus de sa famille politique de faire connaître leur situation.
De son côté, le maire de Ham s’est fait le porte-parole de Xavier Bertrand qui rencontrait la direction du groupe Pentair en Suisse, le matin du rassemblement, pour lui demander de faire de nouvelles propositions.
L’avenir dira ce qu’il ressortira, mais chacun se souvient de la fermeture de Continental à Compiègne, de Nexans à Chauny, de Goodyear à Amiens ou de Wolber Michelin à Soissons, pour n’en citer que quelques-unes en Picardie. On se souvient aussi de l’impuissance des pouvoirs publics et des élus à empêcher les fermetures, quand ils n’étaient pas carrément complices des stratégies de ces groupes qui ne voient que leurs profits et se moquent des conséquences de leur politique pour la population.
Cette journée de mobilisation a été une étape réussie pour exprimer l’indignation et la colère des travailleurs face à ce mépris des possédants pour ceux qui font leur richesse. D’autres rendez-vous sont en préparation. Et, même s’ils recherchent tous les soutiens, les travailleurs les plus conscients ont raison de ne compter que sur leurs propres forces pour défendre leurs intérêts.