Etats-Unis : Les bonimenteurs aux commandes13/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2476.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Etats-Unis : Les bonimenteurs aux commandes

Une association de médecins américains, l’AMA (American medical Association), a lancé fin novembre une campagne pour l’interdiction de la publicité pour les médicaments aux États-Unis.

Les laboratoires ont en effet dépensé en 2014 plus de 4 milliards d’euros en publicité. Par des campagnes massives, ils font la promotion des médicaments les plus coûteux, des marques au détriment des génériques, et abusent de la confiance des patients avec un argumentaire fallacieux. Par exemple, un spot pour un anticancéreux commercialisé par Bristol-Myers Squibb évoque « une chance de vivre plus longtemps », sans préciser que le gain d’espérance de vie pour cette molécule extrêmement chère n’excède pas trois mois. Pour ses médicaments contre l’hépatite C qui coûtent des dizaines de milliers de dollars, Gilead a dépensé 150 millions de dollars en publicité.

Cette pratique contribue à maintenir le prix très élevé des médicaments, y compris lorsqu’il existe une alternative moins chère ou lorsque leur efficacité est douteuse. En outre, les laboratoires ont droit à des allègements d’impôts pour ces publicités : la population contribue donc, bien malgré elle, à financer ces campagnes mensongères.

Aux États-Unis comme dans les autres pays, pour les laboratoires, ce qui compte le plus dans les molécules n’est pas le bénéfice qu’elles apportent aux malades, mais bien le profit qu’ils peuvent en tirer.

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