L’appel patronal : des mesures d’urgence pour leurs profits13/01/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/01/dessin_page3.jpg.420x236_q85_box-0%2C76%2C433%2C319_crop_detail.jpg

Leur société

L’appel patronal : des mesures d’urgence pour leurs profits

Le Journal du dimanche du 10 janvier a publié l’appel d’une brochette de patrons et de dirigeants d’organismes patronaux réclamant au gouvernement de nouvelles mesures en leur faveur. Comme d’habitude, ils utilisent l’argument de la lutte contre le chômage, évoquant un « plan d’urgence audacieux pour l’emploi » pour justifier leurs revendications.

Illustration - des mesures d’urgence  pour leurs profits

Parmi les auteurs de cette lettre, on trouve Philippe Varin, ancien PDG de PSA, qui a orchestré la fermeture de l’usine d’Aulnay et les dizaines de milliers de licenciements dans le groupe. Voilà comment les patrons se préoccupent de l’emploi !

Dans cette lettre, ils demandent la création d’un nouveau contrat de travail « agile » leur facilitant la tâche pour licencier et minorant les indemnités de licenciement, une exonération totale de cotisations sociales patronales durant deux ans pour toute nouvelle embauche dans les petites entreprises – celles-ci servant toujours de prétexte pour faire passer des cadeaux à l’ensemble du patronat. Ils demandent aussi de nouveaux cadeaux pour d’autres embauches, recours à l’alternance ou nouvelles formes d’activité indépendante.

Il n’y a rien de nouveau dans cette lettre. Le patronat n’en a jamais assez et réclame en permanence de nouvelles aides et remises en cause des droits des travailleurs. Le gouvernement y répond en multipliant les cadeaux en question et en s’occupant activement de défaire le Code du travail. En quelques années, ce sont des milliards qui ont été utilisés à la « lutte contre le chômage », avec le résultat que l’on connaît !

Malgré le jeu de rôles entre patronat et gouvernement, le premier faisant de la surenchère pour permettre à l’autre de faire semblant de résister, on peut prévoir de nouvelles attaques contre les travailleurs. Le patronat ne compte évidemment pas changer de politique et se mettre à embaucher massivement. Il sait trop bien les limites de son propre système, les risques de récession mondiale, pour vouloir accroître la production. Depuis des années, il mène donc une véritable guerre contre la classe ouvrière, pour augmenter l’exploitation, remettre en cause les droits, aggraver la précarité. Il s’agit de maintenir ses profits malgré la crise, sur le dos des travailleurs. Les capitalistes n’ont pas d’autre « politique industrielle » que d’exiger des gouvernements qu’ils mènent à bien les attaques nécessaires à la défense de leurs profits.

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