Aux ateliers de Châtillon où sont entretenus les TGV, comme sur la plupart de ses sites, la SNCF utilise des prestataires. La sous-traitance permet, par la précarité, par l’émiettement du personnel qu’elle entraîne, d’exploiter davantage les travailleurs. Mais la solidarité ouvrière peut aussi mettre en échec les mauvais coups.

Ainsi le jeudi 30 décembre, deux salariées de la société de nettoyage SMP apprenaient que leur contrat se terminait le lendemain, alors qu’elles enchaînent sur le centre les contrats à durée déterminée depuis de nombreuses années.

Ces travailleuses ont refusé ce licenciement et pris contact avec des militants syndicaux. L’examen de leurs différents contrats a montré qu’elles n’avaient plus de contrats signés depuis le mois d’octobre. D’après la législation, l’absence de contrat écrit équivaut à un contrat à durée indéterminée et, plutôt que d’attendre d’un jugement aux Prud’hommes une requalification en CDI, elles ont décidé de se présenter à leur travail le lundi 4 janvier accompagnées des délégués syndicaux, et de faire reconnaître leur CDI par leur employeur.

Ce matin-là, leur responsable, devant leur détermination, a décidé de les laisser travailler. Une pétition a été diffusée et a recueilli très rapidement de nombreuses signatures de soutien des cheminots du secteur. Puis diverses démarches ont été effectuées auprès de la direction SNCF du centre, de l’employeur et de l’inspection du travail. Le lendemain, la société SMP annonçait son intention de requalifier ces travailleuses du nettoyage en CDI. Celles-ci vont donc conserver leur travail. C’est une victoire, même s’il faut rester vigilant face à d’éventuelles tentatives de revanche.

Alors que les patrons veulent diviser les salariés suivant l’entreprise, le contrat, le statut, cette victoire rapide a pu être obtenue par leur détermination et leur solidarité.