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- Lutte ouvrière n°2476
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Dans le monde
Italie : Renzi recule sur l’immigration
Le gouvernement Renzi avait prévu d’abroger la loi de 2009 qui faisait de l’immigration clandestine un délit. Il a suffi de quelques jours pour qu’il revienne en arrière.
Le gouvernement Berlusconi de l’époque avait voulu montrer ainsi toute sa fermeté contre les immigrés : nul besoin de commettre un délit pour être coupable. La simple situation de clandestin rendait tout réfugié passible d’une amende de 5 000 euros et d’une peine de prison.
Bien sûr, cette loi n’a eu aucun effet pour stopper ou même ralentir le phénomène. D’après les magistrats, le seul résultat concret de l’existence de ce délit est l’engorgement des tribunaux, avec pratiquement 50 000 dossiers en attente dans les régions du Sud. Quant aux passeurs, ils en ont profité pour augmenter leurs tarifs, sous prétexte que leur trafic d’êtres humains devenait plus risqué. Et bien sûr aucun des réfugiés, prêts à risquer leur vie pour fuir des situations désespérées, n’a été dissuadé de tenter sa chance.
Reste que, dans une période où l’extrême droite prospère sur une démagogie anti-immigrés et antiréfugiés, rendant l’immigration responsable de tous les maux, de l’insécurité au chômage en passant par le manque de logements, Renzi a promptement fait marche arrière, déclarant cyniquement : « Ce délit ne sert à rien, mais il y a un sentiment d’insécurité chez les citoyens, que nous ne devons pas heurter. »
Voilà qui a le mérite de la franchise et qui rappelle s’il en était besoin que, pour se concilier les bonnes grâces de l’électorat et aller dans le sens du vent, des politiciens comme Renzi sont prêts à toutes les trahisons et à toutes les compromissions. Une bassesse politicienne qui, elle, ne connaît pas de frontières.