Hollande et la jeunesse : beaucoup de bruit pour rien13/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2476.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hollande et la jeunesse : beaucoup de bruit pour rien

Comme toutes les commémorations récentes, la cérémonie des vœux à la jeunesse a été l’occasion pour Hollande de se mettre en scène comme défenseur de la nation et du civisme.

Il n’a pas lésiné sur les grands mots : fierté, confiance, progrès. Il a annoncé quelques propositions pour renforcer l’esprit civique, un « grand forum de l’engagement », la création d’un livret citoyen qui retracerait le parcours d’un jeune jusqu’à ses 25 ans avec « l’obligation de valider des formes d’engagement », bref une sorte de carnet de santé civique. Puis il est passé des gadgets à une mesure plus concrète, celle de la généralisation du service civique, qu’il avait d’ailleurs déjà annoncée l’an dernier.

Ce dispositif est ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans, sans condition de diplôme, au volontariat. Ils peuvent exercer une mission d’intérêt général dans des collectivités publiques ou des associations dans le domaine social, culturel ou éducatif. La mission dure de six à douze mois et est indemnisée par l’État à 573 euros maximum, auxquels s’ajoutent une centaine d’euros versés par l’organisme qui emploie les jeunes.

En 2015, ils auraient été environ 70 000 à avoir reçu un engagement, mais quatre fois plus à souhaiter le faire, sans obtenir satisfaction. Se rendre utile, aider les autres est une motivation qui pousse des jeunes à participer à ce service civique, mais il y a aussi pour un bon nombre d’entre eux le poids du chômage, de ce qu’il représente comme difficultés financières et comme isolement.

Hollande a dit souhaiter que 150 000 jeunes en 2017 et 350 000 en 2018 aient accès à cette mesure, soit la moitié d’une classe d’âge. Il promet d’en quadrupler le budget, en passant de 300 millions actuellement à plus d’un milliard d’euros. Par les temps d’austérité qui courent, on peut douter de la réalisation de ce genre de promesses. Et même auraient-elles un début de mise en application que le résultat n’en serait qu’une énième façon de dissimuler temporairement le chômage, comme les autres mesures gouvernementales.

En 2012, Hollande avait annoncé qu’il voulait être « le président de la jeunesse ». Pour 2017, il peut toujours essayer de récidiver. Cela ne risque pas de convaincre les jeunes, ni les autres d’ailleurs.

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