Air-France : La direction condamnée en justice pour un « plan »… d’il y a 20 ans13/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2476.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air-France : La direction condamnée en justice pour un « plan »… d’il y a 20 ans

Air France va devoir verser 20 000 euros de dommages et intérêts à une de ses hôtesses pour avoir enfreint le principe « à travail égal, salaire égal ». Ainsi en a décidé la cour d’appel de Paris.

L’affaire pourrait faire tache d’huile car, sur 13 700 PNC (navigants commerciaux : hôtesses et stewards) que compte la compagnie, plusieurs milliers sont dans le même cas, ayant été embauchés sous un régime dit de double échelle salariale.

L’affaire remonte à 1995. Lors d’un des premiers plans de sauvetage de la compagnie, son PDG d’alors Christian Blanc – ex-préfet, proche de l’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, ex-dirigeant de la RATP, ex-banquier d’affaires et futur ministre de droite – avait eu l’idée d’imposer aux navigants nouvellement embauchés, qu’ils soient pilotes ou PNC, une grille salariale inférieure. Faisant le même travail que leurs collègues, ces nouveaux embauchés touchaient 20 % de salaire en moins… que la compagnie empochait, bien sûr. En prime de ce racket patronal, elle avait même obtenu une aide de l’État de 20 milliards de francs !

Après une grève à la veille du Mondial de football à Paris, en 1998, les pilotes avaient obtenu l’abrogation de cette inégalité de salaire et un rattrapage salarial pour ceux qui en étaient victimes. Mais ce système a continué à s’imposer au détriment des PNC et au bénéfice des actionnaires de la compagnie. La seule chose que ces derniers n’auront pas volée, ce serait que les hôtesses et stewards concernés fassent valoir leur droit.

Et tant mieux si cela sert aussi d’exemple à d’autres salariés, dans d’autres secteurs et entreprises où pareilles pratiques patronales ne sont pas rares.

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