« Plus rien ne sera jamais comme avant », «J’ai changé à jamais ma façon de faire de la politique » : élu président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie le 4 janvier, Xavier Bertrand a repris son couplet favori depuis que son parti a remporté les élections, sur ce que cette campagne lui a « révélé ».

Il n’est pas le premier, ni le dernier, des vieux routards de la politique à tenter de se faire passer pour un perdreau de l’année, bien décidé à « faire de la politique autrement » et à ne plus tomber dans les « bassesses politiciennes ». Et d’illustrer toute la noblesse de ces nouvelles pratiques en promettant de prendre en compte tous les avis, y compris ceux des responsables de gauche qui se sont privés de toute représentation au sein du conseil régional en retirant leur candidature au 2^e tour pour appeler à voter Bertrand.

Les discours de Xavier Bertrand ne recouvrent évidemment aucune prise de conscience fulgurante, mais seulement une banale tentative de se faire bien voir de l’électorat. Derrière son « nouveau » langage, on retrouve dans ce qu’il promet pour la région les bonnes vieilles mesures au service du patronat : financement d’une partie des charges sociales des entreprises pour tout emploi créé dans la région, triplement de la prime pour celles qui prennent des apprentis. Sans oublier, pour faire bonne mesure, la baisse du nombre d’agents employés par la région et une intervention auprès des départements pour qu’ils coupent les revenus des allocataires du RSA qui refuseraient deux formations de suite.

Verser l’argent public au patronat tout en désignant les plus pauvres comme boucs émissaires et en supprimant des emplois publics : vraiment rien de neuf sous le soleil !