Le prix du timbre a encore augmenté au 1^er janvier. Il en coûte désormais 80 centimes, au lieu de 76, pour une lettre prioritaire ne dépassant pas 20 grammes, et 70 centimes, au lieu de 68, pour une lettre non prioritaire. Cette augmentation s’ajoute à celles des années précédentes, et cela devrait continuer puisqu’en 2014 l’État a autorisé La Poste à augmenter ses tarifs de 5,2 % en moyenne chaque année pendant quatre ans.

Une autre mesure effective au 1^er janvier rend l’augmentation beaucoup plus lourde dès que la lettre dépasse 20 grammes. Sous prétexte de simplification, La Poste a décidé de supprimer la tranche allant de 21 à 50 grammes et d’instaurer une tarification dite « au multiple » : il « suffit » désormais de mettre deux timbres de base pour un envoi entre 21 et 100 grammes, quatre timbres entre 101 et 250 grammes, six timbres entre 251 et 500 grammes. Ainsi, l’envoi d’une lettre pesant 21 grammes coûte 1,60 euro au lieu de 1,25 euro, soit une augmentation de… 28 % !

Qu’elle prenne comme prétexte la simplification des tarifs ou le manque à gagner du fait de la baisse des volumes de courrier, La Poste se comporte comme n’importe quelle entreprise capitaliste. Pour augmenter ses bénéfices, d’un côté elle augmente les tarifs imposés aux usagers, de l’autre elle supprime les emplois et dégrade les conditions de travail des postiers. C’est ainsi que, au premier semestre 2015, elle a fait 424 millions d’euros de bénéfices, soit une hausse de 31,7 %, sur le dos des salariés et des usagers.