Les anciennes allocations étaient complexes à obtenir (dans le cas du RSA activité) et tous les ayants-droit ne la demandaient pas. La nouvelle sera peut-être un peu plus simple, les deux ayant fusionné, mais il faudra quand même la réclamer d’abord via Internet, ce qui n’est pas facile pour tout le monde. Et de toute façon l’État entend consacrer la même somme d’environ 4 milliards aux 5,6 millions de bénéficiaires potentiels.

Il y a quelques petites modifications entre l’ancien système et le nouveau, mais surtout un changement qui n’est claironné nulle part : auparavant tous les salariés, français comme immigrés, pouvaient toucher les deux primes précédentes. Avec la nouvelle prime d’activité, seront écartés les immigrés ayant moins de cinq ans de présence en France, attestés par leur carte de séjour. Certains immigrés ont plus de cinq ans de présence et peuvent en témoigner par leurs fiches de paye, voire leurs impôts, mais n’ont pas forcément de carte de séjour validée, et ils seront donc écartés. C’est une petite crapulerie pour une petite économie.

Ajoutons que ce sont les caisses d’allocations familiales (CAF) qui devront faire les versements. Or les CAF sont déjà en insuffisance de personnel depuis longtemps, avec souvent des monceaux de dossiers en retard. Elles vont donc hériter d’un travail en plus, sans employés en plus, et les allocataires de retards dans les versements.