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Dans le monde
Grèce : un vol constitutionnel
On pourrait croire à un conte de Noël : après avoir pressuré les travailleurs grecs depuis des années pour le compte des banquiers, la Commission européenne demande que les armateurs grecs soient soumis à l’impôt commun et contribuent ainsi à renflouer les comptes du pays.
Depuis 1975 en effet, les armateurs grecs ne payent pas d’impôts sur leurs bénéfices, mais uniquement sur le tonnage de leurs navires. Ce droit, unique au monde et inscrit dans la Constitution, revient quasiment à les exempter d’impôt, quelle que soit leur fortune. Et certaines sont colossales.
La Commission européenne donne deux mois au gouvernement grec pour revenir sur cette disposition. Mais le diable est dans les détails et dans la précision suivante : la demande ne concerne pas les navires vraquiers et les navires citernes. Autrement dit, les armateurs milliardaires, ceux qui possèdent des flottes de plus de cent pétroliers, gaziers, minéraliers, porte-conteneurs sur toutes les mers du globe, ceux qui touchent leurs dividendes sur une bonne partie de ce qui se transporte sur l’océan, sont épargnés par la mesure !
Onassis peut reposer en paix et les travailleurs grecs continuer à se serrer la ceinture.