Violences policières : des adolescents portent plainte22/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2473.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Violences policières : des adolescents portent plainte

Dix-huit jeunes du quartier Reuilly-Montgallet, dans le 12e arrondissement de Paris, ont déposé une plainte contre X, jeudi 17 décembre, pour violences volontaires aggravées, agression sexuelle aggravée, arrestation arbitraire, séquestration, destruction de biens, discrimination et abus d’autorité.

Cela vise une dizaine de policiers du commissariat de l’arrondissement, qui font partie des « Brigades de soutien des quartiers », dont la mission officielle est de « contrôler les individus regroupés en nombre sur la voie publique » et de « mener des opérations de sécurisation sur la voie publique et dans les halls d’immeuble ». Aidés par des associations, ces adolescents ont surmonté la peur des représailles et collecté des témoignages de voisins, de familles, d’éducateurs. Le tableau qui en ressort est édifiant.

Dans le petit ensemble HLM où ils vivent, des familles nombreuses habitent des logements exigus, et les jeunes, généralement scolarisés, se retrouvent sur la dalle ou dans les espaces publics, sans faire pour autant de ce quartier un haut lieu de la délinquance. Pourtant, depuis des années, quasi quotidiennement, sous prétexte de contrôle d’identité, ces adolescents sont interpellés par des policiers, leurs papiers jetés au sol, leurs téléphones portables parfois jetés dans des bouches d’égout. Lorsqu’ils protestent, coups de matraque et visages aspergés de gaz lacrymogène sont monnaie courante. Le tout accompagné d’insultes racistes.

Plus grave encore, les plaignants affirment avoir subi, sous prétexte de recherche de stupéfiants, des « palpations de sécurité » à répétition et abusives visant leurs fesses ou les parties génitales. Ces humiliations répétées, accompagnées parfois de coups, se poursuivaient en cas de récrimination au commissariat.

La plainte déposée ne suffira probablement pas pour en finir avec ces exactions honteuses, mais elle a le mérite de dénoncer cette réalité, tristement banale, vécue par de nombreux jeunes des quartiers populaires.

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