Services publics : un rapport sous le boisseau22/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2473.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Services publics : un rapport sous le boisseau

Une commission de l’Assemblée nationale constituée en juillet dernier était chargée d’évaluer les conséquences, sur les services publics locaux et sur les investissements, de la baisse des dotations de l’État aux communes et à leurs regroupements intercommunaux. Les députés PS et écologistes, majoritaires au sein de cette commission, ont décidé d’interdire la publication du rapport final, comme les y autorise le règlement de l’Assemblée.

Ce rapport est issu de plusieurs mois d’auditions d’élus locaux, de responsables d’associations, et aussi d’universitaires, de patrons, de financiers de la Caisse des dépôts, de hauts fonctionnaires, et même de ministres. Alors pourquoi cette censure ?

Selon Nicolas Sansu, député-maire PCF de ­Vierzon, les députés PS et écologistes ne voulaient pas qu’il soit dit que les baisses de dotations aux collectivités locales sont liées au pacte de responsabilité et de solidarité. Il est pourtant évident que les milliards versés par l’État au patronat sont compensés par les restrictions imposées aux services publics. La baisse de la dotation de l’État aux collectivités locales sera de 11 milliards d’euros entre 2015 et 2017. La mutualisation des ressources au sein de communautés de communes plus grandes, présentée comme le remède miracle, ne compensera qu’une petite partie des ressources perdues.

Mais ces évidences n’ont pas empêché Alain Fauré, un député PS de l’Ariège, de mener la charge contre la publication du rapport, coupable selon lui de mettre en cause la politique du gouvernement au lieu de rechercher les maires méritants qui ont su « transformer la contrainte d’une baisse des ressources budgétaires en opportunité » ! Et de citer en exemple… le maire de droite de Marseille, Jean-Claude Gaudin, qui a su économiser 50 millions d’euros en rognant sur les services publics.

Bien sûr, dès qu’on entre dans le détail de ces économies faites aux dépens des services à la population, des transports, des cantines, des écoles, etc., il est difficile d’en vanter les mérites… Alors autant imposer le silence, et cacher les problèmes. Ce qui ne les fait pas disparaître – bien au contraire !

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