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- Lutte ouvrière n°2473
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Leur société
Saint-Denis : les habitants de la rue du Corbillon attendent toujours
Les habitants de la rue du Corbillon à Saint-Denis, où les policiers avaient pris d’assaut les logements dans lesquels s’étaient réfugiés les terroristes du Bataclan, n’en ont pas fini avec les tergiversations de l’État.
Le 18 novembre, 70 habitants avaient été brutalement délogés de leur appartement par les forces de police, non sans avoir subi pendant plus de trois heures l’écho de la fusillade. Après avoir été traités par la police comme des terroristes en puissance, privés de tout, ils se sont vu offrir l’hébergement dans un gymnase, aménagé en urgence par la municipalité.
Dès le début, l’État, en la personne du préfet de Seine-Saint-Denis, s’est mis aux abonnés absents. Il a argué de la vétusté de l’immeuble pour se dérober à ses responsabilités ! L’immeuble mis hors d’état par des milliers d’impacts de balles et des grenades, n’aurait d’après lui pas pu résister parce qu’il était ancien et dégradé, et les familles devaient donc être relogées par la seule municipalité.
Cette dernière s’est retournée vers le gouvernement et en particulier vers Sylvia Pinel, ministre du Logement, qui a promis que l’État prendrait toutes ses responsabilités. Pourtant à ce jour, seule la mairie a proposé des relogements. Du côté de l’État, en revanche, rien n’a été fait. Certes, il paie les frais des résidences hôtelières pour les familles et les hôtels pour les célibataires, mais aucune proposition de relogement pérenne n’a été à ce jour avancée par la préfecture.
Il en va de même des autres promesses. À l’issue de l’assaut, des sans-papiers habitant l’immeuble avaient été placés en centre de rétention. Deux d’entre eux, qui avaient été blessés par balle par la police lors de l’assaut, avaient reçu à la sortie de l’hôpital des OQTF (ordre de quitter le territoire français). Valls avait pourtant promis que la situation de ces sans-papiers serait examinée avec bienveillance. À ce jour, la préfecture reste muette.
Maintenant que les médias sont partis, l’État fait éclater tout son mépris pour ces milieux populaires.