Mumia Abu-Jamal doit être correctement soigné... et libéré !22/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2473.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mumia Abu-Jamal doit être correctement soigné... et libéré !

Le 18 décembre, en communiquant depuis sa prison par skype, le prisonnier politique Mumia Abu-Jamal était entendu par un juge de Scranton sur sa situation sanitaire, une hépatite C que l’administration pénitentiaire de Pennsylvanie refuse de soigner. Une situation déplorable dont sont victimes quelque dix mille prisonniers de cet État.

Ce militant, emprisonné depuis 1982, a d’abord été condamné à mort, puis à la prison à vie, pour un meurtre qu’il n’a pas commis. L’administration pénitentiaire, qui n’en est plus à une vilénie près dès lors qu’il s’agit de Mumia, a tenté par l’intermédiaire de son avocate de l’empêcher de témoigner en faisant valoir que son recours n’avait pas explicitement mentionné l’hépatite C. Mais le juge a débouté l’administration en expliquant « qu’il eut été impossible pour M. Abu-Jamal de faire référence à l’hépatite C dans ces recours puisque cette maladie n’avait pas encore été diagnostiquée ».

Il existe aux États-Unis un traitement pour cette hépatite. Le laboratoire Gilead dispose de pilules qui coûtent 3 euros à fabriquer mais sont facturées 700 euros pièce. Le traitement durant trois mois, il coûte 70 000 euros. Mais, jusqu’à présent, l’État de Pennsylvanie refuse de payer cette somme pour ses prisonniers, ce que font pourtant d’autres États américains.

« Avec ce traitement je peux vivre, sans lui je peux mourir », a expliqué Mumia Abu-Jamal au juge. Celui-ci a constaté que, dès mai, l’administration pénitentiaire savait à quoi s’en tenir sur la santé du détenu et aurait très bien pu alors le faire soigner. Mais elle a attendu août pour reconnaître son état. Et les autres maladies qui accablent le prisonnier, eczéma, anémie, faible taux d’hémoglobine et diabète, sont des conséquences actives de son hépatite.

Les audiences doivent se poursuivre. L’enjeu n’est pas seulement la santé de Mumia, mais aussi celle des dix mille prisonniers de Penn­sylvanie atteints par l’hépatite C que l’administration laisse sans soins sérieux.

Partager