S’appuyant sur les chiffres de l’Insee, la Fondation Abbé-Pierre vient de publier de nouvelles statistiques sur l’état du mal-logement en France.

Comme on pouvait s’y attendre elles montrent une dégradation de plus en plus nette depuis 2008. Près de 900 000 personnes n’ont pas de logement personnel et sont accueillies chez des proches, à l’hôtel ou de plus en plus souvent se retrouvent à la rue, pour 140 000 d’entre eux.

Il faut ajouter à ces chiffres trois millions d’autres personnes vivant dans des conditions de logement très difficiles, n’ayant pas l’eau courante, de douche, de moyen de chauffage ou de WC intérieurs, ou ayant une façade tellement dégradée qu’elle laisse passer froid et humidité. Au total 3,8 millions de personnes sont dans cette situation de précarité insupportable.

Si on ajoute à cela les familles vivant en situation de surpeuplement relatif au regard de la taille de leur logement, les familles qui n’ont plus les moyens de se chauffer correctement en hiver, celles en situation d’impayés de loyers ou bien celles dont le loyer prend une part telle qu’il ne permet plus en dehors de cette dépense qu’un état de survie alimentaire, alors on arrive à plus de 12 millions de personnes « fragilisées par rapport au logement », comme le dit le rapport.

Même dans un des pays les plus riches de la planète, le capitalisme en crise rend la question du logement pour les familles populaires de plus en plus dramatique, quand il ne les prive pas complètement de ce droit élémentaire.