Héritiers de massacreurs22/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2473.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Héritiers de massacreurs

Jeudi 17 décembre, Hollande, président PS de la République, a choisi d’être aux côtés de Xavier Bertrand, président Les Républicains de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, pour inaugurer un monument célébrant les fraternisations sur les tranchées durant la Première Guerre mondiale, entre soldats que leurs gouvernements respectifs avaient envoyés à la boucherie et obligeaient à s’entretuer.

La similitude des souffrances et des conditions de vie endurées dans la boue des tranchées les avait alors rapprochés. Dès avant ce que l’on a appelé « la trêve de Noël » 1914, et aussi dans les années qui suivirent, des gestes de sympathie, des rencontres, des échanges de produits, des matchs de football se déroulèrent en divers endroits du front. Le monument inauguré à Neuville-Saint-Vaast rappelle, lui, les fraternisations qui y eurent lieu le 10 décembre 1915.

Les états-majors des différentes armées belligérantes réprimèrent vite ces fraternisations avant qu’elles n’aillent au-delà de simples gestes d’humanité et ne débouchent sur une révolte des soldats contre les dirigeants qui les envoyaient au massacre.

Ces dirigeants d’alors n’étaient autres que les ancêtres des Bertrand et des Hollande : une droite nationaliste et revancharde entièrement dévouée à la bourgeoisie, à laquelle s’était rallié un Parti socialiste qui avait trahi la classe ouvrière pour défendre lui aussi les intérêts des capitalistes et des marchands de canon derrière le drapeau tricolore.

Au nom d’une « concorde nationale » dont se vantent encore aujourd’hui leurs descendants, ces politiciens ont conduit à l’abattoir des millions de paysans et d’ouvriers. La décence aurait voulu que Hollande et Bertrand se taisent devant ce lieu symbolisant le refus de guerre des peuples, au lieu de venir s’y congratuler.

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