- Accueil
- Lutte ouvrière n°2473
- Clermont-Ferrand : les pompiers en grève
Dans les entreprises
Clermont-Ferrand : les pompiers en grève
Les pompiers du département du Puy-de-Dôme sont en grève pour obtenir la création de quatorze emplois supplémentaires de pompiers professionnels.
Ils sont en colère et ont répondu massivement aux appels des syndicats FO, CGT et CFDT, suite aux promesses non tenues faites au SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) par le conseil départemental, leur employeur. En effet, selon un protocole signé il y a trois ans, quatorze embauches étaient prévues en 2016. Or le président du conseil départemental, un ex-socialiste, prétextant des économies à réaliser, vient d’annoncer l’abandon des quatorze promesses d’embauche.
Les pompiers ont donc réagi fermement et ont multiplié les manifestations. Jeudi 17 décembre, ils ont envahi le bâtiment où se tenait une réunion entre les responsables du SDIS, des syndicalistes et des élus du conseil départemental. Deux de ces élus ont été retenus quelques heures jusqu’à ce que la police vienne les libérer.
Il y a plusieurs motifs de colère. Les effectifs insuffisants ne permettent pas d’intervenir aussi rapidement qu’il le faudrait. De plus, un projet de réorganisation des centres jugés trop petits provoquerait leur fermeture et entraînerait des mutations arbitraires.
Tout cela n’empêche pas le président du conseil départemental de déplorer « l’attitude désobligeante et le recours à la force des grévistes », lui qui a couvert l’appel aux policiers pour les expulser !
Vendredi 18 décembre, les pompiers ont décidé des actions spectaculaires pour alerter le public. Sur la place de Jaude, au centre de Clermont, ils étaient des dizaines en uniforme pour expliquer les raisons de leur mouvement, rencontrant une large sympathie de la part des passants. En faisant brûler des cartons et des palettes, ces « incendiaires » ont déclenché un feu pour mieux montrer ensuite comment le maîtriser…
En même temps, plus d’une centaine d’entre eux bloquaient l’entrée principale de la préfecture, tous en uniforme, assis sur les marches. Ils ont projeté une mousse ignifuge, un véritable tapis blanc d’un bon mètre d’épaisseur sur toute la largeur du parvis.
Devant leur détermination, le président du conseil départemental a fini par accepter de rencontrer une délégation intersyndicale. Déjà en 2015, il avait commencé par refuser les quatorze embauches promises pour cette année-là, avant de céder sur toute la ligne. Pour 2016, il vient à nouveau de reculer : il y aura bien huit embauches dans un premier temps. Et, début janvier, un audit examinera comment financer les six autres postes nécessaires.
En attendant, les pompiers restent mobilisés.