Valls et le chômage : en avant contre les droits des travailleurs16/12/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/12/Dessin1-15_dec_page_3.JPG.420x236_q85_box-0%2C423%2C2158%2C1636_crop_detail.jpg

Leur société

Valls et le chômage : en avant contre les droits des travailleurs

Le 14 décembre, lendemain des élections, Valls est venu faire sur France 2 des annonces qu’il voulait solennelles. Intégrant, comme l’ont confirmé les sondages, que la première préoccupation des électeurs était le chômage et l’emploi, il a déclaré : « Il y a l’état d’urgence. Il y a aussi une urgence économique. » Et de préciser sa pensée par « la nécessité d’accélérer plus que jamais », ­ c’est-à-dire de « poursuivre le mouvement de réformes ». Le nouveau plan de combat du gouvernement doit être annoncé par Hollande en janvier.

Illustration - en avant contre les droits des travailleurs

Les mesures concrètes avancées par Valls seraient « un plan massif de formation des chômeurs », « mettre le paquet sur l’apprentissage », ou encore finaliser la convention, en cours de renégociation, sur l’indemnisation du chômage.

De tout cela le monde du travail ne peut rien attendre de bon, mais au contraire une offensive renforcée contre ses droits.

Même en ce qui concerne les mesures concrètes annoncées, il s’agit de montrer du doigt, non pas les employeurs et l’État qui continuent de supprimer massivement des emplois, mais les chômeurs eux-mêmes et tous ceux qui recherchent un emploi, voire ceux qui en ont encore un. Les chômeurs pas formés, les jeunes n’ayant pas la formation leur permettant d’entrer sur le marché du travail, voilà le sempiternel refrain que reprennent les politiciens de droite et de gauche depuis des années, pour justifier qu’ils ne font rien pour empêcher les licencieurs d’agir en toute liberté. Si l’on se référait ne serait-ce qu’au sort réservé aux jeunes ultraformés ayant bac +4, +5 ou même +6, on serait en droit de demander à Valls de qui il se moque.

Il faut ajouter que le terrain choisi est assez révélateur, car ni la formation des chômeurs ni l’apprentissage ne dépendent de l’État. Ils ont justement été confiés depuis longtemps aux régions, dont le même gouvernement Valls-Hollande a réduit les moyens. Quant à la renégociation de la convention Unedic, on peut s’attendre au pire, quand on voit que la seule initiative passée a été de renforcer le contrôle des chômeurs, en vue de les faire sortir des statistiques et de les priver de leur allocation.

En réalité, derrière les mots et les apparences, le discours de Valls ne s’adressait pas tant aux travailleurs dégoûtés par la politique antiouvrière du gouvernement qu’aux bourgeois grands et petits. La seule « urgence économique » réelle annoncée ainsi par Valls est de continuer et d’intensifier les aides, subventions et dégrèvements en tous genres qu’il leur réserve.

Quant à lutter contre le chômage et les licenciements, ce n’est en réalité même pas envisagé. Quand Hollande, Valls et les autres annoncent qu’ils vont amplifier les « réformes », cela veut dire démolir encore plus radicalement les droits des salariés pour satisfaire l’aspiration « à la liberté » du patronat, celle de pouvoir licencier librement et sans entraves et d’employer les salariés aux conditions qu’il jugera bon de leur accorder.

La population travailleuse est prévenue, Valls, comme Hollande, feront tout pour les intérêts du patronat, quitte à être vomis par tous leurs électeurs.

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