ID Logistics –Lisses : non aux cadences infernales16/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2472.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ID Logistics –Lisses : non aux cadences infernales

Dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 décembre, les 200 travailleurs du dépôt d’ID Logistics installé à Lisses, dans l’Essonne, se sont mis en grève. Ce site est caractéristique des nombreux entrepôts qui se succèdent le long de la nationale 104, la Francilienne. Il regroupe des travailleurs liés à l’activité logistique : caristes, préparateurs de commande, manutentionnaires, contrôleurs…

Les grévistes contestent au patron le nouveau quota de production qu’il voudrait imposer et dont dépend la prime de rendement. Grâce à cette prime, les salaires sont aujourd’hui au-dessus du smic. Mais si demain les quotas de production augmentaient de plus de 15 %, comme le veut le patron, un niveau de production difficile si ce n’est impossible à atteindre, la prime de rendement s’en ressentirait et c’est le salaire qui baisserait.

Lorsque le patron a annoncé le nouveau quota, les travailleurs ont pris la mesure pour ce qu’elle était : une véritable provocation qui entraînerait des cadences de travail intenses. Les accidents de travail sont fréquents dans cette entreprise, et parfois graves. Le patron, Éric Hemar, qui fit ses classes en tant que conseiller auprès d’un ministre de droite des Transports, dirige son entreprise avec l’assurance que la main-d’œuvre bon marché et corvéable ne va pas se raréfier. Parmi le personnel de production il y a 60 % d’intérimaires.

Le patron, sachant que le quota était inapplicable, avait prévu la grève. Il avait durant la nuit placé des employés roulants d’ID Logistics dans des hôtels alentour, en les préparant au remplacement des travailleurs du site. Mais les grévistes ont su convaincre leurs collègues de ne pas les remplacer. Cela n’a pas été la seule intimidation à laquelle ils ont dû répondre : il y a eu l’intervention d’un huissier de justice et la convocation en référé de plusieurs dizaines de grévistes pris au hasard. Le patron a cru que la fin de la grève par expulsion des grévistes se ferait automatiquement. Dans un climat propice à la défense du droit patronal, il n’a pas mesuré le degré de résistance des travailleurs.

Le référé perdu a été une première victoire des grévistes qui, au bout d’une semaine de mobilisation, ont su se faire respecter. Cette pression, ils devront encore la maintenir face à un patron qui mise sur le pourrissement du conflit en refusant toute négociation.

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