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- Lutte ouvrière n°2471
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Leur société
Tapie : c’est vraiment trop injuste !
Bernard Tapie a de la ressource. Quelques jours avant le jugement de la cour d’appel de Paris du 3 décembre qui lui a été défavorable, il a réussi à mettre sa fortune à l’abri, au moins pour six mois, grâce à une miraculeuse procédure dite « de sauvegarde ».
Pourtant Tapie s’était dit « ruiné de chez ruiné ». Sa villa de Saint-Tropez a été saisie par la justice, il aurait vendu son avion et son bateau, et il ne lui resterait presque plus rien. À part son hôtel particulier à Saint-Germain-des-Prés, et la société du journal La Provence, qui lui appartient aussi. Sinon, la misère… mises à part des bricoles : quelques dizaines de millions à droite ou à gauche et quelques millions donnés à sa femme pour les mettre à l’abri de la justice.
La justice réclame à Tapie 405 millions d’euros représentant l’argent public qu’on lui avait généreusement versé en 2008 pour le dédommager du préjudice qu’il prétendait avoir subi de la part du Crédit Lyonnais lors de la vente d’Adidas. À cette époque, Tapie avait de bons amis : après Mitterrand, qui l’avait fait ministre, il avait bénéficié du soutien de Sarkozy pour obtenir cette décision, entachée de multiples irrégularités, ce qui a motivé le dernier jugement.
Tapie n’a-t-il donc plus d’amis ? Ce crocodile habitué à nager en eaux troubles s’est-il retrouvé face à des caïmans plus coriaces que lui ? Va-t-il rebondir encore une fois ? Difficile à dire, tant les affaires politico-financières autour du personnage sont compliquées.
Mais une chose est sûre : ce ne sont pas les milliers de licenciés de Manufrance, Wonder, Testut, Adidas, et autres sociétés que Tapie avait rachetées pour des sommes dérisoires, afin de s’enrichir en les dépeçant avant de les revendre avec profit, qui pleureront ses soucis financiers.