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Dans les entreprises
Sanofi Pasteur : travailler plus pour gagner moins
Après la division pharmacie, Sanofi vient d’annoncer un nouveau plan de compétitivité dans sa division vaccin qui va toucher les deux principaux sites, celui de Val-de-Reuil (Eure) et celui de Marcy-l’Étoile (Rhône). La direction dit vouloir augmenter de 20 à 25 % la productivité des différents sites en France.
Après plusieurs plans de licenciements ces dernières années et le gel des salaires, ce groupe multimilliardaire (6,8 milliards d’euros de bénéfices en 2014) lance donc une nouvelle offensive contre les salariés.
La direction de Sanofi parle maintenant de revendre Merial (branche vétérinaire) et le secteur des génériques. Les travailleurs de ces secteurs se retrouvent ainsi dans l’incertitude pour leur avenir.
Chez Sanofi Pasteur branche Vaccin, la direction a annoncé les grandes lignes du plan lors du dernier comité central d’entreprise, puis lors de réunions de secteurs où la hiérarchie voudrait démontrer, graphique à l’appui, que la productivité en France est plus faible que dans les autres usines du groupe.
Pour augmenter la production, elle veut réorganiser les sites. Dénonçant ses propres accords de temps de travail, elle veut accroître la flexibilité et la charge de travail. Neuf jours de RTT seraient supprimés pour tous, ainsi que des repos compensateurs pour les rythmes postés, comme les 5x8. Elle piétine ainsi ses propres engagements : par exemple, sur le site de Marcy-l’Étoile près de Lyon, elle avait passé en 5x8 la production du vaccin contre la polio il y a un an en s’engageant sur des repos compensateurs et sur une prime d’équipe de 35 % du salaire. Aujourd’hui, elle revient sur les jours de repos et veut diminuer la prime.
Comme bien d’autres entreprises en ce moment, Sanofi mène une offensive qui va dégrader brutalement les conditions de travail. La pression permanente a déjà fait craquer un grand nombre de travailleurs : cela ne fera que s’aggraver. Pourtant, les mensonges sur la « performance » et la « compétitivité » de l’entreprise sont particulièrement grossiers dans le cas de Sanofi. En 2014, un salarié du groupe a rapporté en moyenne 5 000 euros de bénéfice par mois, dont plus de la moitié a été versée en dividendes aux actionnaires. De plus, la société a reçu 150 millions d’euros de l’État au titre des crédits impôt recherche (CIR) et compétitivité-emploi (CICE), sans payer elle-même le moindre centime d’impôt.
L’exemple est bien révélateur de la politique du patronat. Les travailleurs ne doivent pas accepter son chantage et doivent faire partout entendre leurs intérêts et leurs revendications.