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Europe : la Grèce menacée d’exclusion de l’espace Schengen
Depuis le début de l’année, 700 000 migrants seraient arrivés en Grèce, fuyant les guerres, les dictatures ou la misère. Arrivant par la Méditerranée depuis la Turquie, ils essaient ensuite de rejoindre l’Europe de l’Ouest où ils espèrent s’installer.
L’Union européenne fait tout ce qu’elle peut pour limiter leur arrivée, alors qu’avec ses 508 millions d’habitants et ses richesses, elle a plus de moyens que les 4,5 millions d’habitants du Liban, qui en accueille plus d’un million, ou la Turquie, plus de 2 millions.
Après l’accord signé le 29 novembre entre l’Union européenne et la Turquie pour que celle-ci contrôle mieux ses frontières et freine l’arrivée des migrants, la Grèce subit une forte pression de l’Union européenne, qui fait planer la menace de l’exclure de l’espace Schengen si elle ne renforce pas les contrôles de ses frontières. Les dirigeants européens lui mettant de nouveau le couteau sous la gorge, la Grèce a fini par céder. Elle a accepté de faire une demande officielle pour avoir un renfort de gardes-frontières européens, et l’aide de l’agence européenne Frontex pour contrôler ses frontières.
L’Union européenne se décharge ainsi de ses problèmes sur un de ses pays les plus pauvres, déjà asphyxié par le remboursement de la dette. La Grèce devrait assumer les contrôles, l’accueil dans des « hot spots », c’est-à-dire des camps de réfugiés, le tri ignoble entre ceux que les dirigeants de l’Union considèrent comme de « vrais réfugiés » et les « migrants économiques », et l’expulsion de ces derniers.
Les dirigeants de l’Union prétendaient avoir mis en place un mécanisme de répartition pour 160 000 migrants venant de Grèce, vers différents pays qui les acceptaient. C’est déjà très insuffisant. Mais, en fait, 159 personnes seulement auraient été accueillies avec ce mécanisme.
Résultat, des milliers de migrants sont coincés en Grèce, se heurtant depuis mi-novembre à la barrière mise en place par la Macédoine, qui ne laisse passer que les Syriens, les Irakiens et les Afghans. Des milliers de Pakistanais, de Bangladais, d’Iraniens et bien d’autres tentent de forcer le passage. Un Marocain est mort électrocuté jeudi 3 décembre, après être monté sur un wagon sous une ligne à haute tension.
Ce sont encore des milliers de victimes de l’Europe forteresse, qui leur refuse le droit de vivre en sécurité, là où ils le souhaitent.